Les deux dernieres annees des 3 annees de Jovenel Moise passees au pouvoir s'etaient caracterisees par les revendications de differents secteurs de la societe, des protestations contre la hausse du prix de la gasoline, des manifestations pour la tenue du proces Petrocaribe et la demission du president. Les mouvements demandant la demission du president ont eu lieu a diverses reprises et certains d'entre eux s'etaient culmines dans des mouvements paralysant la situation du pays. Ces derniers ont recu l'appellation de "peyi lock". Ce mouvement se revelait tres intense durant le dernier trimestre de l'annee 2019. Les rues de la capitale furent barricadees. Les activites se ralentissaient dans les principales villes du pays et les ecoles restaient fermees. Cette paralysie de la vie du pays incitait la quasi-totalite des Haitiens et etrangers interesses a la situation du pays a croire a la demission imminente du president. Des mouvements et coalitions politiques ont vu le jour dans cette perspective. Des accords tels l'accord de Mariott ont vu le jour autour d'un consensus sur le choix de celui qui devait presider le gouvernement de transition. Un comite de passation du pouvoir fut forme. Des appels a la tenue de manifestations populaires se multipliaient en vue de la demission du president. Entre-temps des emissaires etrangers multipliaent leurs visites en Haiti. Des delegations de parlementaires se rendaient aux Etats-Unis. Brusquement la vapeur allait etre renversee au profit de Jovenel Moise. Les barricades s'etaient levees. Les activites reprenaient timidement. Les ecoles recommencaient a fonctionner. Apres une periode ou le controle du pays lui echappait totalement, Jovenel Moise reprenait petit a petit le controle du pays.
L'opposition radicale s'eclipsait. Les secteurs moderes entamaient le dialogue avec Jovenel Moise. Vu la resistance de Jovenel Moise a la demission, un dialogue se revelait necessaire non pas pour un compromis avec lui mais pour dialoguer sur la necessite de sa demission vu qu'il n'etait plus en mesure de gouverner. Ce dialogue devrait aussi inclure l'opposition radicale et devait se tenir durant le mouvement "peyi lock". Ls strategie du dialogue reussirait dans la mesure ou elle se tenait durant la periode de "peyi lock".Malheureusement les secteurs politiques qui ont entame le dialogue avec Jovenel l'ont fait trop tard. Le dialogue n'est pas une strategie de prise du pouvoir. On ne dialogue pas avec un pouvoir en place pour le renverser. Un dialogue avec le gouvernemnent peut aboutir a un compromis a son avantage. L'opposition radicale l'a bien compris. Elle n'a pas participe. Cependant elle pourrait le faire au plus fort de la crise comme moyen de communication avec le pouvoir. Les membres de l'opposition radicale rejetaient tout dialogue avec Jovenel Moise. Cependant je pense que, vu la resistance "d'hanneton" de Jovenel Moise, il etait necessaire d'utiliser cette methode. J'utilise le mot hanneton comme metaphore. Le hanneton est un insecte qu'on appelait "bete dure". Il est de couleur "khaki". Generalement lorsqu'on presse un pied sur un insecte pour le tuer, ca se fait facilement. Cependant cela ne se produit pas avec le hanneton. Le hanneton est tres resistant a la pression exercee par un pied.
Pour le moment les tentatives de l'opposition pour la mise en place d'un gouvernement de transition sont au point mort. Ces secteurs n'ont meme pas la decence de s'addresser a la population pour analyser la situation, les difficultes rencontrees, les decisions prises et les plans pour le futur. Abandonner la population de cette maniere apres l'avoir engagee dans des moments de lutte intense n'est pas ethique. Une telle attitude renforce l'opinion de Jovenel et de ses associes que les soulevements populaires furent l'oeuvre de ceux qui s'opposaient a lui parce qu'il lesait leurs interets. A la suite du retrait de certains secteurs de l'opposition de la table des negociations apres le refus de Jovenel Moise de laisser le pouvoir le 7 fevrier 2021, des tractions semblent se tenir dans les coulisses en vue de concocter quelque chose avec des secteurs politiques proches du pouvoir tels ceux de l'accord de Kinam, RDNP, etc. Il paraissait possible que le gouvernement allait former un gouvernement avec ces secteurs. Un tel gouvernement permettrait a Jovenel Moise de s'assurer qu'il termine son mandat dans la mesure ou pour le moment les perspectives de "peyi lock" semblent se dissiper. Cependant en dernier lieu Jovenel Moise les a "roules dans la farine" et a nomme Joseph Doutre comme premier ministre d'un nouveau gouvernement irregulier.
Un compromis des secteurs moderes de l'opposition comme le Bloc Democratique n'augurerait pas un avenir prometteur pour le pays. Dans la mesure ou ce compromis se materialisait avec la demision de Jovenel Moise le 7 fevrier 2021, il est possible que les revendications populaires ne soient pas satisfaites apres le depart de Jovenel Moise. Jovenel Moise et ses allies pourraient demander qu'on ne les poursuit pas contre certaines actions malhonnetes qu'ils auraient commises durant leur regne. La tenue du proces PetroCaribe pourrait aussi bien s'etouffer. Une fois encore cette opposition se montre incapable d'offrir une alternative a la situation actuelle. Certains secteurs semblent soumis a l'influence des puissances neo-coloniales. Cette opposition est en perte de vitesse depuis 1990 ou elle a contribue aux premieres elections democratiques. Au cours du dialogue des secteurs moderes de l'opposition avec Jovenel Moise, ils proposaient a ce dernier qu'ils demissionnent le 7 fevrier 2021. Ces derniers acceptaient ses propositions de reformes de la Constitution et la formation d'un gouvernement conjoint. Comme je l'ai mentionne plus haut, cette solution ne serait nullement a l'avantage du peuple. Cette demagogie se terminait par le refus de Jovenel Moise d'ecourter son mandat. Il est logique que l'on s'attende a cette issue dans la mesure ou il a repris le controle du pouvoir et beneficie de l'appui de ses protecteurs internationaux. Une fois encore, l'opposition democratique bourgeoise a revele qu'elle ne peut pas offrir une alternative valable au peuple. Elle est en perte de vitesse depuis le 16 decembre 1990. L'ideal serait qu'elle reedite l'exploit de cette date mais sa nature l'engagerait dans les memes demagogies du passe, celles de soulevements politiques de connivence avec l'oligarchie locale et les puissances neo-coloniales. Ces alliances l'empecheraient de reussir quand bien bien meme elle ne veut que reproduire le systeme avec une couche de peinture cosmetique. Cette situation nous amene a poser la question: que faire? Les secteurs reellement progressistes doivent se reveiller en vue d'offir une alternative. Elles doivent le faire maintenant autrement dit le pays ne pourra plus tenir.
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