De nombreuses tentatives et propositions de dialogue ont ete initiees par les divers secteurs de la vie politique haitienne. La proposition de Turneb Delpe concernant une conference nationale a longuement ete claironee par ce dernier. Le faux dialogue initie par Andre Apaid, l'un des protagonistes du coup d'Etat de fevrier 2004 contre le president Jean Bertrand Aristide, n'a certainement pas fait long feu. Ce meme dialogue demagogique fut tres tot promu par le president Michel Martelly voulant offrir a la nation nation haitienne une reconciliation avec ses bourreaux dans l'impunite la plus absolue. Il a d'abord commence par multiplier ses rencontres avec tous les anciens dirigeants du pays incluant l'ancien dictateur Jean Claude Duvalier et le dictateur putchiste duvalieriste Prosper Avril, deux des symboles les plus notoires de l'ere duvalierienne. Si le reve de Michel Martelly est de reunir dictateurs, putchistes et presidents democratiquement elus autour d'une meme table, il a pu certainement attirer Evans Paul dans le cercle dictatorial ayant dirige le pays au cours de la commemoration du deux cent dixieme anniversaire de l'independance haitienne. Evans Paul s'est vu photographie de profil par un journaliste au cours de la ceremonie de commemoration riant avec son ancien bourreau Prosper Avril accompagne de son ancien patron Jean-Claude Duvalier. On se souvient de la mediation politique echouee de "Religion pour la paix" et de l'invitation au dialogue boudee par les leaders des partis politiques. Mais cette tentative de dialogue ne semblait nullement l'oeuvre personelle du president Martelly puisque tout d'un coup un eveque haitien au meme moment nomme cardinal haitien s'est vu le seul representant de la Conference Espiscopale a forcer ce dialogue pendant une courte duree de temps avant de partir a Rome pour son investiture. L'accord n'a pas pu etre signe avant le depart du cardinal du fait que le president Martelly n'avait pas publie la liste des membres de la Cour Superieure des Comptes.
L'objectif de l'accord visait a debloquer la situation politique actuelle marquee le bloquage du processus electoral. En effet le tiers du senat devait etre renouvelle et des elections municipales devaient etre tenues. Un consensus a ete trouve en vue de la transformation du CTCEP (Conseil Transitoire du Conseil Electoral Permanent) en conseil electoral provisoire charge de la realisation des elections . La loi electorale doit aussi etre amendee. En effet le gouvernement actuel a voulu la creation du Conseil Electoral Permanent mais l'opposition n'y consentait pas et les parties avaient abouti a une entite appellee CTCEP. Maintenant on est revenu a la version traditionnelle d'un conseil provisoire devant presider aux elections. Un conseil electoral permanent n'a jamais pu etre erige conformement aux voueux de la Constitution 27 ans apres sa publication. Il est facile de comprendre que le gouvernement et les partis politiques sont responsables des malheurs du pays quand ils se battent toujours pour la defense de leurs interets et non de ceux du peuple haitien. Un conseil electoral permanent dans la mesure ou il est completement independant des autres pouvoirs de l'Etat et non corrompu serait une entite permanente chargee de realiser les elections. Cette entite aurait le travail quotidien de la planification des elections et serait chargee de la permanence des structures electorales. On comprend bien que les elections seraient toujours aux caprices du gouvernement quand il est responsable de la formation d'une structure provisoire devant realiser les elections et qui devait disparaitre par la suite. La formation de ce conseil provisoire et les logistiques pour la tenue de ces elections demandent du temps et des debours importants. Ces depenses viennent toujours de l'etranger. On se demande si les elites politiques n'utilisent pas ce mecanisme de conseil electoral provisoire pour maintenir la dependance du pays vis-a-vis des grandes puisssances sachant que ces dernieres sont celles qui decident et manipulent derriere les rideaux la situation de ceux appleles a diriger les destinees du pays. Il faudrait touver une solution a ce probleme sinon le pays constaterait la creation d'un conseil electoral provisoire a chaque gouvernement.
Un accord est aussi trouve pour l'amendement de la Constitution. En effet on sait que la Constitution a ete amendee sous le gouvernement de Preval. Les luttes d'interets entre les diverses factions politiques rivales n'ont pas abouti a un veritable amendement. On ne sait pas si le pays est gouverne suivant la Constitution de 1987 ou suivant la Constitution amendee. De plus quels sont les amendements proposes suivant l'actuel accord trouve? Un des points d'amendement serait le mandat du president de la republique. On sait que le president ne peut pas beneficier de deux mandats successifs directement l'un apres l'autre. Un intervalle de cinq annees doit separer les deux mandats. Un eventuel amendement de cette partie de la Constitution devait permettre au president de briguer deux mandats successifs. Cependant certains membres des factions rivales luttant pour le pouvoir s'opposent a cette demarche voyant une breche pour l'etablissement de la dictature bien que le gouvernement sous lequel se realise cet amendement ne peut en aucun cas beneficier de cet amendement. Les demarches de nos leaders politiques ont toujours vise a s'opposer au lieu de depasser la phase d'opposition pour construire. Il est bien de s'opposer pour le bonheur du pays. Mais etant elite que propose-t-on de meilleur? Doit-on toujours vivre dans la crainte d'une dictature au lieu de participer a la creation des mecanismes empechant la mise en place de cette dictature. On a l'impression que ce pays vit dans des craintes permanentes: crainte d'insecurite, crainte de la dictature, crainte de chaos social, etc. Ce type de crainte allie aux incapacites est la cause de la dictature et de la dependance. Craignant les revendications populaires et incapable d'etablir des structures de la democratie reelle on etablit un etat dictatorial reposant sur la force des baionnettes en vue de supprimer les libertes individuelles ou l'on cree une facade democratique dependant des puissances etrangeres. La crainte des leaders haitiens et leur incapacite de creer et de diriger leur vaut toujours l'appel aux forces etrangeres pour securiser le pays meme si ces forces etrangeres creent l'insecurite sous toutes ses formes. Quand on ne peut pas creer une stucture permanente pouvant realiser des elections credibles et honnetes on passera son temps a gaspiller des ressources materielles et humaines et a toujours faire appel a l'aide internationale pour asseoir la dependance politique. Le role de l'opposition ne doit pas se limiter a s'opposer et a critiquer mais aussi de proposer des alternatives viables et durables. Cette opposition a toujours agi pour le maintien du stautu quo et non pour la creation d'un Etat stable. On doit creer des institutions permettant a l'Etat de fonctionner et l'on ne doit pas conditionner ce fonctionnement a l'existence d'individus. Dans la crainte d'un chaos politique et l'absence de structures permettant a l'Etat de fonctionner le plus democratiquement possible on evite de juger un Chef d'Etat en depit de l'evidence de ses derives. Il est temps que l'opposition prenne en mains son veritable role de constructeur de la nation appele a la direction du pays alternativement. Il est temps qu'elle participe pleinement a la creation du nouveau Etat et non a la perpetuation de l'ordre ancien vieux de centenaires.
Un autre accord a ete trouve en vue de la formation d'un gouvernement d'ouverture. Cet accord a ete desaprouve par six partis politiques dont Fanmi Lavalas, la fusion des socio-democrates, Contrat Pep et l'Aveni. Le gouvernement d'ouverture prevoit le maintien du gouvernement de Lamothe en remplacant certains ministres actuels par ceux de l'opposition. Cette pratique fut utilisee a maintes fois par l'opposition notamment sous le gouvernement de Preval. Elle denote le desir de cette opposition de satisfaire leurs propres interets et non ceux du pays. En effet les gouvernements d'ouverture n'ont jamais rien change et n'ont fait que perpetue l'ordre traditionnel des choses.
On a toujours prone la reunion de tous les fils du pays autour d'une meme table en vue de la resolution des problemes de ce pays. L'opposition vient encore de rater l'occassion pour un veritable debat national au moment ou le pays traverse des crises aigues: insecurite chronique, impunite, dependance etrangere, inefficience des pouvoirs de l'Etat en vue de satisfaire les besoins de la population, chomage, vie chere, insatisfaction des besoins sociaux primaires tels l'education, la sante, le logement, etc. Il est a remarquer que cette opposition n'a meme pas un programme pour reformer l'ordre actuel des choses voire pour le revolutionner. Cette opposition a toujours peur de la revolution. Mais celle-ci fait partie de l'ordre naturel des choses. Quand un systeme est incapable de permettre la survie, un autre systeme doit emerger. Quand on souffre d'une certaine maladie dans le corps, le medecin peut prescire un medicament pemettant de vivre quelques jours voire des mois. Mais cette solution n'est pas l'ideal. On ne veut pas etre en sante pour un certain temps et voir la maladie recidiver. Une operation chirurgicale se revele necessaire en vue de ramener l'equilibre parfait du corps. Les couches sociales doivent se demander si elles doivent toujours continuer a souffrir des maladies de l'insecurite, du chomage, de la vie chere, de l'insatisfaction des besoins de logement, de sante et d'education ou faire l'intervention necessaire en vue de permettre au corps social de survivre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire