Il y toujours eu quelques individus et quelques grandes familles
pour s'allier au pouvoir afin d'accaparer tous les biens
et toutes les richesses du pays.
Dès l'indépendance, ils se sont rués sur les grands domaines
laissés par les colons français et se les sont partagés.
C'est ainsi que l'on dit que certains grands chefs se sont retrouvés
avec 300, 500 ou même 1000 carreaux de terre.
Comme le général Dessalines représentait un obstacle
à ce pillage généralisé,
des commerçants étrangers, l'élite noire et l'élite mulâtre
ont comploté pour le faire assassiner.
Depuis lors, c'est la gabegie.
L'État s'acoquine avec quelques secteurs de l'élite
et des négociants étrangers pour faire main basse sur les terres
et sur la production paysanne,
au détriment de la nation et de la majorité de la population.
Le bulletin Sentinelle du peuple ouvre une nouvelle rubrique
pour fournir des indications précises sur le petit secteur
de la bourgeoisie qui s'est le plus enrichi et qui a accaparé
le plus de biens et de richesses appartenant au pays.
Au départ, il s'agissait de quelques individus.
Puis ont surgi plusieurs familles telles que
les Brandt, les Madsen, les Mews etc.
Chaque régime politique est arrivé avec,
dans ses bagages, son équipe de prédateurs,
qui n'ont pas manqué d'entrer en concurrence les uns avec les autres.
Depuis quelque temps, ces familles ont tendance
à se transformer en groupes économiques
et financiers. Elles se modernisent et diversifient leurs activités.
Elles abandonnent un secteur de l'économie pour se reporter sur
un autre en fonction de l'évolution de l'économie haïtienne.
Elles se sont retirées du secteur des plantations
pour se reconvertir dans l'exportation de denrées;
puis elles se sont consacrées à l'importation
de produits, notamment de biens alimentaires.
A un autre moment, c'est la construction d'ateliers d'assemblage
qui devint à la mode, puis la mise en place d'un consortium
pour fonder une banque.
Nous vous présentons un premier travail concernant les plus importants
groupes économiques et financiers,
afin que l'on comprenne bien les mécanismes
par lesquels l'oligarchie exploite et pille la population.
1. Le groupe Brandt
Ils sont présents dans la banque BUH,
dans la fabrication de l'huile,
du beurre, du saindoux et du savon.
Ils avaient construit une grande usine (Facolef)
à Cavaillon pour la transformation de la tomate.
Mais elle a pris feu dans des conditions suspectes.
Avec l'appui de l'USAID et de la BID,
ils ont construit une autre usine importante (Prinsa) à Morne Cabri,
pour produire de la volaille et des œufs.
Ils importent des véhicules (International, Mazda).
Ils louent des voitures.
Auparavant, ils produisaient du tissu dans une filature.
Ils disposent de beaucoup de terres à travers le pays.
2. Le groupe Madsen
Ils étaient dans le café et avaient installé de grosses unités
de traitement dans plusieurs provinces.
Ils se sont reconvertis dans les boissons
(cola, bière Prestige, malta, Towo)
dans le cadre de la société Brana.
Ils sont également actifs dans le transport maritime.
Et puis, ils possèdent beaucoup de terres.
3. Groupe Boulos
C’est aux Gonaïves, dans le commerce,
qu’ils ont fait leurs premiers pas.
Depuis, ils ont desactivités commerciales à Port-au-Prince
L’un d’eux a été nommé ministre de la Santé publique sous Duvalier.
Ils ont eu une grosse ONG à Cité soleil, le CDS.
Leur société Pharval fabrique des médicaments.
C’est elle qui a préparé un sirop
qui a causé la mort de plusieurs enfants en Haïti.
Ils ont essayé de créer une banque, la BIDC.
Ils vendent des automobiles et des camions à Auto Plaza.
Ils possèdent des supermarchés (Delimart, Megamart).
Ils sont à la tête d’un réseau d’écoles professionnelles (Alliance).
Et ils ont plein de terres à travers le pays.
4. Groupe Baussan
Ils ont commencé sous Duvalier
dans le transport de marchandises par bateau.
A l’arrivée de Lavalas, ils sont passés aux activités bancaires (Unibank).
Ils contrôlent des ports et des docks dans le cadre de l’APN.
Ils ont fondé une agence maritime avec la famille Coles.
Ils ont créé les sociétés Dinassa et National, qui leur permettent
de contrôler le marché des carburants.
Ils ont acheté ou volé quantité de terres dans la zone de Tabarre.
Ils participent à la création des zones franches; ils sont présents
dans la construction de maisons à vendre ou à louer (IMSA).
Les familles et les groupes économiques qui accaparent
toutes les richesses du pays ne sont pas plus d’une trentaine.
Ce sont eux qui contrôlent le pouvoir d’État;
pour aboutir à ce résultat ils se livrent à diverses combinaisons
et financent des élections malhonnêtes,
grâce auxquelles une équipe d’hommes à leurs ordres
arrive à investir la tête de l’exécutif et la plupart des sièges du parlement.
Chaque année, ils donnent une grosse enveloppe à leurs complices
au sein des administrations américaine, canadienne et française
pour qu’ils protègent leurs intérêts.
Depuis que l’économie haïtienne vit à l’heure du néolibéralisme,
et jusqu’à aujourd’hui, ils ont cherché à s’associer
avec de grandes compagnies
étrangères pour mener à bien le pillage d’Haïti.
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