lundi 11 novembre 2019

Persistance de la crise haitienne dans un pays "lock". Que faire?

Sur Twitter voici le compte rendu d'une tweet trouvee alors que je m'informais de la situation d'Haiti dans la conjoncture de "peyi lock".

Cette personne blame Jovenel Moise, l'opposition et Haiti. Bien que je sois d'accord que Jovenel Moise soit responsable de la situation actuelle, je ne me vois pas condamner un pays tout entier. La responsabilite de l'opposition peut se justifier du fait que durant des decades elle n'a pas oeuvre a changer les conditions de delabrement du pays

.J'allais repondre en mentionant qu'Haiti n'est pas responsable de la situation,. bien entendu j'allais introduire cette mention affablement dans ma reponse  Cependant j'ai reflechi un peu et essaye de comprendre sa situation. Je n'ai pas fait cette mention explicitement dans ma reponse. J'ai simplement fait la consideration qu'on doit se battre pour une autre Haiti ou une telle situation ne va pas se repeter.

Une telle situation est tres ecoeurante. Cette personne se rendait dans un premier hopital dans le but de recevoir des soins pour l'un de ses proches. La situation de cet hopital etait chaotique. Elle se rendait dans un autre ou l'on demandait beaucoup d'argent pour se faire soigner. Finalement elle se rendait a une ATM pour prendre un peu d'argent. Cette ATM est fermee puisque le pays est "lock".Cette personne a eu le courage de  denoncer cette situation dans les medias. Qu'en est-il des cas non connus de medias sociaux et ordinaires? Combien de morts peut-on repertorier du fait que ces gens ne pouvaient pas recevoir de soins que necessite leur cas?

La realite quotidienne du pays est crue et connue de tout le monde. De nombreuses manifestations ont lieu pour demander la demission de Jovenel Moise. Des rues et des routes sont barricadees. Les portes des ecoles restent fermees. De milliers de professeurs choment et les enfants n'ont pas pu regagner leur salle de classe apres une breve periode en Septembre. Le prix des produits de consommation journaliere continue a grimper dans un pays ou le taux de chomage est tres eleve et ou les produits de consommation se font de plus en plus rares. Cette situation se trouve aggravee par la situation difficile que vit le pays.

Le president Jovenel Moise se fait de plus en plus voir en donnant des conferences de presse. Mais les resultats de ces conferences de presse ne font qu'augmenter la pression des rues. Le president n'est pas capable de ramener la situation a la normale et ne veut pas demissionner. Il parle constamment de gouvernement d'union nationale mais cette situation est loin de se concretiser.. Le dialogue n'existe pas meme entre lui et sa recente commission mort-nee. Les trois membres les plus influents de cette commission ont demissionne dont Evans Paul, le pompier des crises politiques "Tet Kale". Le president a declare qu'il est seul a prendre des decisions en reponse a la demission d'Evans Paul lors d'une interview accordee a Tele metropole. Plus tard il a rectifie le tir en disant que le poste de "president" est solitaire mais il est entoure de monde. Sans nul doute un monde n'executant que ses ordres mais avec lequel il n'a pas de dialogue. Il declarait que sans ce monde il ne pourrait pas se tenir au pouvoir. Veut-il parler des gens qui font de la propagande pour lui, defendent leurs interets et ne peuvent pas lui donner des conseils salutaires. Veut-il aussi parler de policiers et des escadrons de la mort qui tuent dans les manifestations?

Quelles sont donc les intentions reelles du president? Veut-il a tout prix terminer son mandat et quitter le pouvoir dans une situation execrable avec un bilan economique et social desastreux ajoute a la disparition de nombreuses personnes victimes d'assasinats politiques ou de causes liees a cette terrible situation. Attend-il quelques semaines ou meme des mois avant de demissioner? Veut-il faire quelque chose de significatif apparemment comme la suppression de contrats et de franchises dont il a parle dans sa recente conference de presse avant sa demission? Attend-il l'ordre de ses protecteurs internationaux en vue de laisser le pouvoir. Il demeure donc evident que Jovenel Moise ne va pas démissionner sans recevoir un ordre externe. D'ailleurs, en dépit de la pression populaire il a declare qu'il serait irresponsable de sa part de démissionner. Le president n'a pas le sens de la responsabilité. Il ne comprend pas qu'il ne remplit pas ses responsabilités. Il ne peut pas faire fonctionner les écoles. Il ne peut pas créer des conditions pour que les citoyens haïtiens puissent vivre paisiblement dans leur pays. Il ne peut pas enlever les barricades dans les rues. Il ne peut pas fournir les services de base que tout gouvernement responsable doit fournir. Ces services essentiels sont: la sécurité, la paix sociale, l'education, la santé, l'électricité, l'approvisionnement en eau potable, les possibilites de nourriture et de logement, le maintien et la creation d'infrastructures physiques, etc.

D'un autre cote on voit une opposition essayant de s'engager un peu plus en vue d'apporter une alternative  a la crise. Cet engagement se porte sur deux elements: la demission de Jovenel Moise et la formation d'un gouvernement de transition. On ne voit pas d'engagement ferme concernant un changement profond des structures du pays. Si l'opposition est unanime  a la necessite d'un changement de systeme, ses differentes composantes peuvent avoir des vues divergentes a ce sujet. Son discours est vague et ne dispose pas de programme valable qu'il peut proposer a la nation. Elle ne dispose que d'une seule stratégie pour obtenir la demission de Jovenel Moise: les manifestations. Pourquoi ne pas utiliser ces dernières de concert avec d'autres stratégies? Pourquoi ne pas engager un dialogue avec le pouvoir sur sa demission?

L'opposition n'a pas la vision du long terme. Parler de "conference nationale" et de "proces petrocaribe" sans un programme n'a pas de poids. Parler de changement de système sans un programme n'a pas de claires perspectives. Les secteurs de l'opposition devraient d'abord commencer par initier le dialogue entre eux. Pourquoi attendre le depart de Jovenel Moise pour le faire? Il faut l'initier maintenant. Un pas positif semble etre franchi dans cette direction lorsqu'un consensus a ete trouve concernant l'eventuel successeur de Jovenel Moise. En effet, ce samedi 9 novembre un accord a ete trouve entre cinq secteurs de l'opposition sur le choix d'un juge de la cour de cassation en vue de succeder eventuellement a Jovenel Moise. On souhaite qu'un accord soit aussi trouve sur la srtucture du gouvernement de transition. Il serait encore plus souhaitable qu'un dialogue permanent soit etabli entre les differents secteurs de la vie nationale concernant les grandes decisions a prendre en vue de lancer le pays sur la voie du progres durable. En ce sens il faut accelerer le rythme de travail sans compromettre les interets des masses defavorisees

 Il y a nécessité de l'urgence. Des gens meurent des balles assassines, de faim, de maladies fautes de soins médicaux.  Il n'y a pas lieu de discuter sur des intérêts personnels. L'intérêt national est prioritaire. Les secteurs progressistes de l'opposition devraient commencer par presenter a la nation un programme de changement du système. Ils devraient chercher a gagner la confiance du peuple dans une nouvelle classe d'hommes honnêtes qui ne vont pas perpétuer le statu quo centenaire. Les secteurs engages dans la resolution de la crise doivent envisager le passage du gouvernement actuel a un gouvernement provisoire dans la perspective d'une prise de pouvoir sans viser des postes gouvernementaux..Une nouvelle lueur d'espoir doit enfin s'emerger. Cet espoir doit mettre fin a l'exploitation a l'exploitation du peuple haitien par l'oligarchie traditionnelle. Un consensus doit etre trouve sur la mise en place  de structures sociales, economiques et politiques susceptibles de beneficier les plus demunis. Les luttes pour la prise du pouvoir en vue de proteger ses interets personnels et de clan doivent cesser. L'interet national doit primer avant tout. Il faut qu'Haiti regagne son indepenndance dans le perspective dessalinienne. Il ne faudrait pas permettre le renouvellement de la conviction d'une infime partie de la population votante qui affirmait en 2011 l'incapacite des elites saines a diriger ce pays en declarant:, "pito yo ba nou charogne nou". Cette conviction nous a valu la situation que nous avons actuellement.

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