mardi 28 janvier 2025

L'education dans la perspective d'un comportement adequat (suite)

 Philosophie du comportement du comportement familial et social adequat

La philosophie qui sous-tend le contexte familial et social repose sur des principes fondamentaux qui guident les interactions humaines et définissent les normes de comportement adaptées à ces environnements. Ces principes trouvent leur ancrage dans des valeurs universelles telles que le respect, l’interdépendance, l’équité et la recherche de l’harmonie, tout en tenant compte des particularités culturelles et des besoins spécifiques de chaque individu ou groupe.

Dans le contexte familial :

La philosophie de la vie familiale repose sur l'idée que la famille est la cellule fondamentale de la société et le premier cadre dans lequel l’individu se forme en tant qu’être social. Les philosophes, tels qu’Aristote, considéraient la famille comme l’espace où les bases de la vertu et de l’éthique sont inculquées. Dans ce cadre, les relations familiales sont fondées sur l’amour, le respect mutuel et la solidarité. Ces valeurs se traduisent par des principes tels que la réciprocité (chaque membre doit donner et recevoir selon ses capacités et ses besoins) et la responsabilité (les parents, en particulier, portent la responsabilité morale de guider leurs enfants vers une vie autonome et éthique).

La philosophie familiale valorise également le concept d’éducation par l’exemple. Inspirée de penseurs comme Jean-Jacques Rousseau, cette approche considère que les parents, par leurs actions quotidiennes, modèlent les comportements des enfants bien plus que par leurs paroles seules. Cette vision met en lumière la relation entre liberté et discipline : bien qu’il soit important de laisser à chaque membre de la famille un espace d’expression individuelle, il est tout aussi crucial d’établir des limites qui favorisent le respect mutuel et l’harmonie collective.

Un autre aspect philosophique clé est l’idée d’interdépendance. La famille est un lieu où chacun apprend que son bien-être est intimement lié à celui des autres membres. Ce principe, enraciné dans des traditions philosophiques comme le confucianisme, souligne l’importance des liens intergénérationnels et de la continuité des valeurs à travers le temps.

Dans le contexte social :

Sur le plan social, la philosophie qui sous-tend les interactions humaines s'appuie sur des concepts tels que le contrat social (développé par Rousseau) et le respect mutuel (exploré par Kant). Ces idées postulent que les individus, bien qu'autonomes, ont des obligations envers la communauté et qu'ils doivent se comporter de manière à promouvoir le bien commun. Cette philosophie insiste sur le fait que la liberté individuelle est inséparable de la responsabilité collective.

La vie sociale est aussi régie par la reconnaissance de l’autre comme un égal, un concept central dans l’humanisme. Selon cette perspective, chaque individu mérite respect et dignité, non pas en raison de ses réalisations ou de son statut, mais simplement parce qu’il est humain. Ce principe se traduit dans les interactions sociales par des comportements empreints d’empathie, de tolérance et de justice.

Un autre fondement philosophique important est celui de la cohésion sociale. Inspirée par des penseurs comme Émile Durkheim, cette idée souligne que la société repose sur des normes et des valeurs partagées qui permettent aux individus de vivre ensemble harmonieusement. Le respect des lois, des coutumes et des traditions ne repose pas seulement sur une contrainte extérieure, mais sur une conviction intérieure que ces normes sont essentielles pour préserver l’ordre et la paix sociale.

Enfin, la philosophie sociale met en avant l’idée d’universalité et d’interculturalité. Des penseurs comme Jürgen Habermas ont insisté sur l’importance d’un dialogue ouvert et respectueux entre des individus ou des groupes issus de cultures différentes. Ce dialogue, fondé sur la raison et la reconnaissance mutuelle, est essentiel pour construire des sociétés inclusives et équitables dans un monde de plus en plus globalisé.

Lien entre les deux contextes :

Les philosophies familiale et sociale sont étroitement liées, car les valeurs apprises dans le cadre familial influencent directement la manière dont les individus interagissent dans la société. Si la famille est souvent perçue comme l’espace où l’on apprend l’amour, la coopération et la responsabilité, la société est le lieu où ces principes trouvent une application à plus grande échelle. Ainsi, une famille qui valorise la bienveillance, la justice et l’ouverture prépare ses membres à devenir des citoyens responsables, capables de contribuer positivement au bien-être collectif.

En somme, la philosophie qui sous-tend le contexte familial et social vise à établir un équilibre entre les droits et les devoirs, l’individu et le collectif, la liberté et les contraintes. Elle cherche à créer des relations fondées sur le respect, la solidarité et la recherche du bien commun, tout en permettant à chaque individu de s’épanouir pleinement dans sa singularité.


Comportement adequat dans le contexte familial

Dans le cadre familial, le comportement adéquat repose avant tout sur le respect mutuel et la considération pour les besoins de chacun. Une famille est composée de personnalités différentes, souvent à divers stades de la vie, et cela exige une capacité à s’adapter aux attentes et aux sensibilités de chaque membre. Par exemple, les enfants apprennent progressivement à respecter les règles établies par les parents, tandis que ces derniers doivent également écouter et valoriser les perspectives des plus jeunes. Ce respect mutuel permet de bâtir un environnement où chacun se sent écouté, compris et apprécié.

Un aspect important du comportement adéquat en famille est la gestion des responsabilités partagées. Dans une famille, la répartition équitable des tâches ménagères et des responsabilités quotidiennes contribue à créer un sentiment d’appartenance et de coopération. Un adulte peut s’assurer que les besoins essentiels, comme les courses ou la gestion des finances, sont pris en charge, tandis que les enfants, selon leur âge, peuvent participer à des tâches adaptées comme ranger leurs affaires ou s’occuper d'un animal de compagnie. Ces actions renforcent le sentiment de contribution et d'interdépendance au sein du foyer.

La communication ouverte et bienveillante est un autre pilier fondamental. Exprimer ses pensées, ses émotions ou ses préoccupations dans un climat de respect et sans jugement favorise des relations solides. Par exemple, lorsqu’un conflit surgit, un comportement adéquat consiste à aborder le problème calmement, en écoutant les points de vue des autres avant de proposer une solution. Ce type de communication permet non seulement de résoudre les différends, mais également de prévenir l’accumulation de tensions.

Le soutien émotionnel est également essentiel dans le cadre familial. Cela peut prendre des formes variées, comme consoler un proche qui traverse une période difficile, célébrer ensemble les réussites, ou tout simplement partager des moments de qualité. Ce soutien constant aide chaque membre de la famille à se sentir valorisé et aimé, renforçant ainsi les liens affectifs. Par exemple, un parent peut encourager son enfant dans ses études ou ses passions, tandis qu’un enfant peut exprimer sa gratitude pour les efforts de ses parents.

Enfin, l’importance de l’éducation et de l’exemple au sein de la famille ne peut être sous-estimée. Les parents, en particulier, jouent un rôle central en montrant, par leurs propres actions, ce que signifie adopter un comportement adéquat. Ils apprennent à leurs enfants des valeurs fondamentales telles que l’honnêteté, la patience et l’entraide, non seulement par des paroles, mais aussi par des actes. Ces exemples concrets aident les plus jeunes à développer des repères solides qui guideront leur comportement au sein de la famille et au-delà.

En somme, le comportement adéquat dans une famille repose sur un équilibre entre respect, communication, partage des responsabilités, soutien mutuel et transmission de valeurs. Cet équilibre, lorsqu’il est cultivé avec soin, contribue à faire du foyer un lieu de sérénité, de compréhension et d’épanouissement pour tous ses membres.

Comportement adequat dans le contexte social

Dans le contexte social, un comportement adéquat repose sur la capacité à interagir de manière respectueuse, empathique et adaptée aux normes culturelles ou situationnelles d’un groupe donné. Les interactions sociales se fondent souvent sur des règles implicites qui varient en fonction des cultures, des traditions ou des circonstances, et comprendre ces règles est essentiel pour maintenir des relations harmonieuses. Par exemple, dans une conversation, attendre son tour pour parler ou répondre de manière courtoise démontre une reconnaissance des attentes sociales liées à l’échange.

L’empathie joue un rôle clé dans les interactions sociales. Être capable de comprendre et de reconnaître les émotions et les perspectives des autres permet de renforcer les liens entre individus. Cela peut se manifester par des gestes simples, comme offrir un mot de soutien à quelqu’un qui semble triste ou célébrer avec sincérité les réussites des autres. Une personne empathique favorise un climat de bienveillance, ce qui encourage des relations positives et durables.

Le respect des différences est également une composante essentielle. Dans les sociétés diversifiées, il est crucial de reconnaître et de valoriser les perspectives, les croyances et les expériences variées des autres, même si elles diffèrent des siennes. Adopter un comportement adéquat dans ce contexte implique d’éviter les jugements ou les préjugés, et de montrer une ouverture d’esprit. Par exemple, lorsqu’une personne rencontre quelqu’un d’une culture différente, poser des questions avec curiosité et respect est une manière de favoriser l’échange sans heurter les sensibilités.

La coopération et l’entraide sont d’autres aspects importants. Les sociétés fonctionnent grâce à des interactions collectives, et un comportement adéquat consiste à contribuer activement à ces dynamiques. Cela peut inclure le respect des règles communautaires, comme attendre dans une file d’attente, ou l’engagement dans des activités collectives, comme le bénévolat ou l’aide aux voisins. Ces comportements renforcent le tissu social et favorisent un sentiment d’unité et d’appartenance.

Enfin, l’adaptation au contexte est un marqueur d’un comportement social adéquat. Par exemple, les attentes dans un cadre formel, comme une réunion professionnelle, sont différentes de celles dans un cadre informel, comme une fête entre amis. Savoir ajuster son langage, sa tenue vestimentaire ou son attitude selon la situation démontre une compréhension des codes sociaux et une volonté de s’intégrer harmonieusement à l’environnement.

En résumé, un comportement adéquat dans le contexte social repose sur le respect, l’empathie, l’ouverture d’esprit, la coopération et l’adaptation. Ces éléments, lorsqu’ils sont intégrés dans les interactions quotidiennes, permettent de construire des relations positives et d’assurer une coexistence harmonieuse au sein de la communaute.

Conclusion

L'homme a su puiser dans sa source spirituelle les valeurs qui lui permettent de mener une vie qui transcende sa vie de satisfaction des besoins physiques. Ces valeurs ajoutent une dimension superieure a sa vie ou elle apprend a mieux vivre en harmonie avec lui-meme, la societe et la nature. Malheureusement ces valeurs entrent en conflit avec les instncts negatifs de domination, de destruction et d'oppression de ses semblables. Ces instincts qui trouvent leur origine dans l'ego humain n'ont pas permis a ces valeurs de predominer dans la societe humaine a travers les ages. Ils ont relegue a l'arriere-plan les facultes mentales de l'homme telles la raison, le bon sens et les valeurs morales. La predominance de ces instincts basee sur des emotions negatives a conduit l'homme, des groupes sociaux, des nations a commettre des crimes abominables telles l'elimination physique, les guerres, l'esclavage, l'oppression sociale, les inegalites sociales et economiques, etc. Un groupe d'hommes decide de mener une vie materielle extremement riche et jouissant des pouvoirs politiques et economiques oppressifs. Cette vie qu'ils  jugent ideale n'est possible que par l'oppression d'autres categories sociales. Cet ideal de vie, base sur la deraison ou le conditionnement,  n'a jamais permis a ces groupements humains de mener une vie heureuse. Aveugle par la deraison, ils ne rendent meme pas compte qu'ils s'auto-detruisent et en meme temps la vie humaine. Ils se laissent guides par les elements negatifs du subconscient en se refugiant dans une lethargie morbide. Ils agissent continuellement a 95% sous l'influence du subconscient mais on peut augmenter ce pourcentage jusqu'a 99, 99% car ils n'ont jamais eu un brin de conscience pour voir qu'ils se conduisent conjointement avec l'espece humaine vers la catastrophe. La solution reside dans l'eveil de la conscience. Une toute petite minorite de la planete est consciente. Si cette minorite est consciente de la gravite du probleme, elle peut eduquer et mobiliser la majorite de ceux qui sommeillent dans le subconscient en vue d'eviter le pire. Malheureusement, les systemes sociaux et economiques generateurs de ces problemes ne peuvent pas les resoudre. 



vendredi 20 décembre 2024

L' education dans la perspective d'un comportement adequat

Introduction

La survie et la prosperite de l'espece humaine exigent de l'homme un comportement adequat. L'homme ne fait pas son apparition sur la terre doue de certaines facultes qui lui permettent de se comporter adequatement vis-a-vis de lui-meme et de ses semblables.  Comme tous les etres animaux et vegetaux, il subit un processus d'evolution developpant son essence materielle. Ce developpement materiel ou physique s'accompagne d'un developpement immateriel a caractere spirituel, mental et emtionnel. Le developpement de l'etre humain ne s'apparaissait  pas au debut de son origine. Ce developpement collectif s'est echelonne sur de longues periodes du temps. Le developpement physique lui-meme a ete realise durant un temps tres long. Il apparait que ce developpement s'est acheve. Mais l'est-il vraiment? Notre corps ne contnue-t-il pas de se developper de maniere subtile? N'aurons-nous pas une physionomie differente de la presente dans le futur si nous continuons a survivre? Si le developpement physique se revele autonome, le developpement des autres composantes humaines ne l'est pas. Ces dernieres s'accomplissent grace a l'education. L'education a toujours mis l'accent sur l'acquisition des competences necessaires pour l'epanouissement complet de l'homme. Le systeme d'education dans ses composantes: familiale, sociale, academique et etatique a failli dans sa tache d'inculquer a l'individu un comportement adequat sur le plan individuel et social. Les structures sociales et etatiques ont produit des societes basees sur des valeurs materielles axess sur le darwinisme base sur la survivance de l'individu le plus fort physiquement et materiellement. Ce comportement social a cree des societes inegalitaires, engendre la criminalite, les guerres, etc mettant en peril l'existence meme de l'humanite. L'observancce des valeurs principales de la philosophie de l'education permettrait le sauvetage de la barque humaine du naufrage dans lequel il s'est embarque.

Commencons d'abord par examiner deux elements des bases fondamentales de la philosophie de l'education relatives aux principes de comportement individuel et social adequat: l'axiologie et l'ethique.

Axiologie

L’axiologie est la branche de la philosophie qui étudie les valeurs, leur nature, leur classification et leur hiérarchisation. Elle s’intéresse à ce qui est considéré comme "bon", "juste", "beau" ou "désirable", ainsi qu’aux jugements que les individus portent sur ces notions. L’axiologie explore les questions fondamentales liées à la manière dont les valeurs influencent les comportements humains, les décisions et les structures sociales.

Elle se divise généralement en deux sous-domaines principaux :

  1. L’éthique, qui traite des valeurs morales, comme le bien, la justice ou le devoir.
  2. L’esthétique, qui analyse les valeurs liées au beau, au sublime et à l’art.

Au-delà de ces deux champs, l’axiologie englobe toutes les formes de valeurs, y compris les valeurs sociales, économiques, politiques et culturelles. Elle cherche à comprendre comment ces valeurs sont déterminées, comment elles évoluent, et comment elles influencent la perception et l’organisation du monde.

Par exemple, en philosophie, l’axiologie peut examiner :

  • Pourquoi certaines actions sont jugées moralement bonnes et d’autres mauvaises.
  • Ce qui rend une œuvre d’art belle ou significative.
  • Comment les valeurs économiques (comme l’efficacité ou la rentabilité) interagissent avec des valeurs humaines comme la compassion ou l’équité.

En résumé, l’axiologie est une réflexion approfondie sur ce que les individus et les sociétés considèrent comme important, sur les raisons de ces jugements et sur leurs implications sur la vie humaine et collective.

L'éthique est la branche de la philosophie qui s'intéresse aux principes, aux normes et aux valeurs morales qui guident les comportements humains. Elle cherche à déterminer ce qui est "bien" ou "mal", "juste" ou "injuste", et propose des cadres pour évaluer les actions, les intentions et les conséquences sur le plan moral.

Ethique

L'éthique s'interroge sur des questions fondamentales telles que :

  • Quelles sont les obligations morales des individus envers eux-mêmes et envers les autres ?
  • Quelles sont les bases rationnelles ou émotionnelles des jugements moraux ?
  • Comment concilier les intérêts individuels et collectifs dans les décisions humaines ?

Elle se divise en plusieurs sous-disciplines :

  1. L'éthique normative, qui élabore des principes pour guider l'action, comme le respect de la dignité humaine ou la recherche du bien commun.
  2. La méta-éthique, qui examine la nature et la signification des concepts moraux, comme le "bien" ou le "mal".
  3. L'éthique appliquée, qui traite des dilemmes spécifiques dans des domaines comme la médecine, l’environnement, les affaires ou l'éducation.

Par exemple, en médecine, l’éthique s’interroge sur la légitimité des décisions comme l’euthanasie ou la recherche sur les embryons. En politique, elle questionne la justice des lois et des politiques publiques.

En résumé, l’éthique est une réflexion sur ce que signifie "bien agir" dans les différents aspects de la vie humaine. Elle vise à orienter les individus et les sociétés vers des comportements qui respectent la dignité, promeuvent le bien-être et favorisent la coexistence harmonieuse. (a suivre)


jeudi 17 octobre 2024

Existe-t-il un Etat effectif en Haiti?

   

Introduction

La question de l’existence d’un État effectif en Haïti soulève des problématiques profondes liées à la gouvernance, à l’ordre public et à la capacité d’une nation à assurer les services essentiels à ses citoyens. Un État effectif se définit généralement par sa capacité à exercer une autorité légitime, à maintenir l’ordre public, à contrôler son territoire, à garantir la sécurité et à fournir des services publics de manière équitable. Cependant, dans le cas d’Haïti, pays marqué par une longue histoire de crises politiques, de catastrophes naturelles et de fragilités institutionnelles, la question mérite d’être examinée attentivement.

Depuis son indépendance en 1804, Haïti a traversé des périodes d’instabilité politique, de dictatures, et plus récemment, des crises humanitaires qui ont fragilisé les fondements mêmes de son État. Les gouvernements successifs ont souvent été incapables de répondre aux besoins de la population, notamment en matière de sécurité, de santé publique, et de développement économique. Face à cette situation, on peut légitimement se demander si Haïti dispose aujourd’hui d’un État capable de fonctionner de manière effective, ou si l’État haïtien est devenu une simple entité nominale, dépendante de l’aide internationale et minée par des crises internes.

Ainsi, cet article explorera la question suivante : Existe-t-il véritablement un État effectif en Haïti ? Pour répondre à cette interrogation, nous examinerons d’abord ce que signifie la notion d’État effectif, avant d’analyser la situation actuelle en Haïti, ses institutions, et les défis auxquels le pays est confronté..


Cadre théorique : Qu'est-ce qu'un État effectif ?

Wikipedia definit l'Etat dans son sens organisationnel comme etant une forme d'organisation centralisee qu'une societe utilise pour s'orienter et se gerer. Cette definition est rapprochee de celle de Larousse qui definit l'Etat comme etant un ensemble de pouvoirs publics. Les trois pouvoirs centraux de l'Etat sont: le pouvoir executif, le pouvoit legislatif et le pouvoir judiciaire. Les pouvoirs d'autorite et de contrainte collective de l'Etat lui permettent de defendre l'interet general, le bien commun et le bien public.

L’État, dans sa conception moderne, est une structure organisée autour de l’exercice de la souveraineté, du contrôle d’un territoire et de la mise en place d’institutions permettant la régulation des rapports sociaux, économiques et politiques. Cependant, un État effectif ne se limite pas à l’existence de frontières ou de gouvernements officiellement reconnus. Il se distingue par sa capacité à fonctionner correctement et à remplir un ensemble de rôles essentiels. Pour comprendre si Haïti possède ou non un État effectif, il convient d’analyser les critères fondamentaux qui définissent cette notion.

Définition de l'État effectif

Un État effectif est un État qui :exerce un contrôle effectif sur l’ensemble de son territoire. Il dispose d'institutions capables de fournir des services publics de base comme l’éducation, la santé, la justice, la sécurité et l’infrastructure. Il est légitime aux yeux de ses citoyens, c'est-à-dire que son autorité est reconnue et acceptée par la majorité de la population. Il maintient l'ordre public et permet a ses citoyens de vivre dans un climat securitaire.

Ces critères sont souvent associés à la capacité de l'État à être autonome, c’est-à-dire à exercer sa souveraineté sans dépendance excessive à l’égard d’acteurs extérieurs, et à sa capacité de résilience face aux crises internes et externes.

Les critères d’un État effectif selon Max Weber et Charles Tilly

Selon Max Weber, un sociologue allemand célèbre pour ses travaux sur l’autorité et la légitimité de l'État, un État effectif est celui qui détient le monopole de la violence légitime. Cela signifie qu’il est le seul acteur capable de recourir à la force de manière légale, en particulier pour maintenir l’ordre public. Sans ce monopole, la violence est fragmentée entre différents acteurs (groupes armés, milices, etc.), ce qui affaiblit l'autorité étatique. D'autre part, CharlesTilly, un historien et sociologue americain souligne que la capacité d’un État à taxer, recruter des soldats et assurer la défense de son territoire sont des indicateurs clés de son efficacité. Plus un État est capable de mobiliser des ressources et de répondre aux crises, plus il peut être considéré comme effectif.

Les caractéristiques d’un État défaillant ou fragile

À l'inverse, un État fragile ou défaillant se caractérise par l’incapacité de répondre aux besoins fondamentaux de sa population. Il souffre généralement de plusieurs maux tels que
:
  • Un contrôle limité du territoire, souvent en raison de la présence de groupes armés non étatiques ou de la fragmentation du pouvoir central.
  • Une corruption généralisée qui paralyse les institutions et alimente la méfiance envers le gouvernement.
  • Des services publics défaillants, laissant une grande partie de la population sans accès aux soins médicaux, à l’éducation, ou à la justice.
  • Une légitimité contestée, qui se traduit par un manque de confiance de la population envers les dirigeants et les institutions.Ce cadre théorique nous permet donc de poser la base pour analyser la situation d’Haïti, un pays souvent qualifié de « fragile » ou d’« État en échec ». À travers cette perspective, nous allons maintenant examiner dans quelle mesure l'État haïtien répond ou non aux critères d’un État effectif.
L'Etat haitien: un Etat en crise?

L’histoire politique d’Haïti est marquée par des périodes d’instabilité, des crises politiques répétées, ainsi que des catastrophes naturelles qui ont affecté la capacité de l’État à fonctionner efficacement. Depuis son indépendance en 1804, Haïti a été confronté à de nombreux défis internes et externes qui ont fragilisé ses institutions et compromis son développement

Une histoire marquée par l’instabilité politique

Haïti, première république noire issue d'une révolution d'esclaves, a connu une naissance marquée par la violence et l’opposition internationale. Dès le début, l'État haïtien a dû faire face à des sanctions économiques, notamment l'exigence de la France en 1825 de verser une énorme indemnité en échange de la reconnaissance de son indépendance. Cette dette, réglée au prix de l'appauvrissement national, a grandement limité les ressources de l'État haïtien pour développer ses institutions et infrastructures.

Sur le plan politique, Haïti a souvent été secoué par des régimes autoritaires et des périodes de dictature. Le régime des Duvalier (1957-1986) a été particulièrement marquant. Sous François Duvalier (surnommé "Papa Doc") puis son fils Jean-Claude (ou "Baby Doc"), le pays a été soumis à une dictature caractérisée par la répression brutale, la corruption, et la formation d'une milice privée, les Tontons Macoutes, qui ont affaibli l’autorité de l’État en fragmentant le monopole de la violence légitime. La chute de cette dynastie en 1986 a ouvert une ère d’instabilité marquée par des coups d'État, des régimes de transition, et une difficulté persistante à stabiliser les institutions démocratiques.

Les catastrophes naturelles : un fardeau pour l’État 

Au-delà des crises politiques, Haïti a été lourdement frappé par des catastrophes naturelles qui ont contribué à affaiblir encore plus ses institutions. Le tremblement de terre dévastateur de 2010, qui a fait plus de 200 000 victimes, a mis en lumière les faiblesses structurelles de l'État haïtien. Les infrastructures publiques, déjà précaires, ont été détruites, et l'incapacité de l'État à répondre rapidement à la crise a accentué la dépendance envers l'aide internationale.

De même, les cyclones et tempêtes tropicales, fréquents dans la région caribéenne, ont régulièrement anéanti les tentatives de relance économique et de développement institutionnel. Ces événements montrent non seulement une incapacité chronique à gérer les crises, mais aussi une fragilité de l'État face aux défis environnementaux et aux besoins de reconstruction.

La dépendance à l'aide internationale

L’un des aspects les plus problématiques de la situation haïtienne est la dépendance de l'État à l’aide internationale. Bien que l'assistance étrangère ait joué un rôle crucial dans le soutien aux efforts humanitaires , elle a aussi contribué à éroder la souveraineté nationale. Les organisations non gouvernementales (ONG) et les agences internationales ont souvent pris le relais des institutions publiques pour fournir des services essentiels à la population. Cette situation, où des acteurs externes assument des responsabilités normalement dévolues à l’État, crée une dynamique où l'État haïtien est perçu comme incapable de remplir ses fonctions régaliennes, renforçant ainsi son image d'État défaillant.

En outre, cette aide n'a pas toujours été efficacement coordonnée, aboutissant à une prolifération d’initiatives non intégrées dans une politique nationale cohérente. Cela a fragilisé encore plus les institutions haïtiennes, les rendant dépendantes des financements et des priorités des bailleurs de fonds internationaux plutôt que des besoins locaux.

À travers cette analyse historique, nous constatons que l’État haïtien a évolué dans un contexte de crise presque constante, marqué par des défis politiques internes, des catastrophes naturelles dévastatrices, et une dépendance croissante à l'aide extérieure. Cela nous conduit à la section suivante, où nous analyserons plus en détail l'état actuel des institutions haïtiennes, leurs faiblesses structurelles, et les défis auxquels elles sont confrontées.

L'État en Haïti aujourd'hui : Institutions, défis et défaillances

Les défis que l’État haïtien affronte aujourd'hui sont nombreux et complexes. Les institutions publiques peinent à fonctionner de manière efficace en raison d’une combinaison de facteurs internes tels que la corruption, l'inefficacité administrative, et un contrôle territorial limité. Cette section examine les principaux obstacles auxquels l’État haïtien est confronté dans son effort pour devenir un État véritablement effectif.

Faiblesses des institutions haïtiennes : corruption et inefficacité

Une des principales faiblesses de l'État haïtien réside dans son incapacité à fournir des services publics de base à l'ensemble de la population. Cette situation est en grande partie due à un système institutionnel fragilisé par la corruption et l'inefficacité administrative.

Selon les indicateurs internationaux tels que l'Indice de perception de la corruption publié par Transparency International, Haïti figure parmi les pays les plus corrompus au monde. La corruption y est généralisée, touchant tous les niveaux de l’administration publique, depuis les plus hautes sphères du gouvernement jusqu’aux institutions locales. Cette corruption entrave non seulement le bon fonctionnement des services publics, mais elle érode également la confiance de la population envers l'État, exacerbant ainsi les tensions sociales.

Par ailleurs, l'administration publique haïtienne est souvent perçue comme inefficace et bureaucratique, avec des procédures longues et compliquées qui limitent l'accès aux services publics. Les secteurs de la santé et de l'éducation, par exemple, souffrent d’un sous-financement chronique, ce qui empêche des millions de citoyens de recevoir les soins et l’éducation auxquels ils ont droit. Le manque d'infrastructures, combiné à une gestion administrative inadaptée, aggrave encore ces défaillances.

L'insécurité et le contrôle territorial

Un autre problème majeur auquel fait face l’État haïtien est la perte de contrôle territorial. Dans de nombreuses régions du pays, en particulier dans les zones urbaines marginalisées et les régions rurales reculées, l’État a peu ou pas d'influence. Des groupes armés, des gangs et des milices locales ont pris le contrôle de certaines parties du territoire, imposant leur propre loi et remplaçant de facto l’autorité de l'État.

Les gangs armés contrôlent des quartiers entiers, notamment dans la capitale, Port-au-Prince. Ils s'impliquent dans des activités criminelles telles que le trafic de drogue, les enlèvements contre rançon et les extorsions, contribuant à l'insécurité généralisée. Cette perte de contrôle par l'État sape sa capacité à maintenir l'ordre public et à assurer la sécurité des citoyens. Les forces de police, insuffisamment formées et sous-équipées, sont incapables de rétablir l'ordre dans ces zones, et l'armée haïtienne, dissoute dans les années 1990 puis rétablie en 2017, n'a toujours pas retrouvé une capacité opérationnelle suffisante.

L’incapacité de l’État à assurer la sécurité intérieure renforce l'image d'un État failli où la violence prolifère en dehors de tout cadre légal.

Crises politiques répétées et gouvernance instable

Haïti est aussi régulièrement secoué par des crises politiques, qui affaiblissent davantage son système institutionnel. Depuis la fin du régime Duvalier en 1986, le pays a connu plusieurs coups d'État, renversements de gouvernement et périodes de transition prolongées. Les élections, lorsqu’elles ont lieu, sont souvent entachées de fraudes électorales, de violences et de contestations, ce qui compromet la légitimité des dirigeants élus.

Ces crises politiques créent un climat d'incertitude permanent qui rend difficile toute réforme durable. En l'absence d'une stabilité politique, il est presque impossible pour l’État haïtien de mettre en place des politiques publiques cohérentes et d’investir dans le développement de ses infrastructures et de ses services sociaux. De plus, la fragilité de l'appareil judiciaire et l'absence de mécanismes solides pour lutter contre l’impunité contribuent à la persistance d’un système politique dysfonctionnel, miné par des querelles internes et des rivalités de pouvoir.

L’impact de la diaspora et des migrations

Un autre facteur qui influence l'État haïtien est le rôle de sa diaspora et des flux migratoires. De nombreux Haïtiens, fuyant la pauvreté et l’instabilité, ont migré vers d'autres pays, principalement les États-Unis, le Canada, la France, les Caraïbes, l'Amerique latine et d'autres pays. Cette diaspora envoie des remises de fonds substantieles qui représentent une part essentielle de l’économie haïtienne. Cependant, ces fonds, bien qu'importants pour les familles, ne compensent pas le manque d'investissements étatiques dans le développement à long terme du pays.

Par ailleurs, le départ massif des cerveaux et des travailleurs qualifiés a créé une fuite des compétences, rendant l'État encore moins capable de s'appuyer sur des talents locaux pour améliorer sa gouvernance et ses institutions.

La situation actuelle montre que l’État haïtien, en dépit de ses tentatives pour établir une gouvernance stable, reste largement inefficace et fragmenté. Entre une corruption endémique, une perte de contrôle territorial, une insécurité généralisée et des crises politiques récurrentes, il peine à remplir les fonctions essentielles d’un État moderne.

Dans la prochaine section, nous examinerons les perspectives de réforme et si l’État haïtien a encore des marges de manœuvre pour devenir plus effectif. Cela inclura un aperçu des réformes potentielles et du rôle de la société civile.

Perspectives : L’État haïtien est-il réformable ?

Malgré les nombreux défis auxquels l'État haïtien est confronté, il existe des initiatives et des réformes potentielles qui, si elles sont bien mises en œuvre, pourraient améliorer la situation du pays. Cette section explore les efforts de réforme, le rôle de la société civile et les solutions envisagées pour rétablir l'autorité de l'État et répondre aux besoins de la population.

Réformes potentielles et initiatives internationales

L’une des premières étapes vers la réforme de l’État en Haïti réside dans la refonte des institutions publiques. Il est essentiel de renforcer la transparence et la lutte contre la corruption afin de restaurer la confiance de la population envers l'État. Des réformes du système judiciaire, de la police et de l’administration publique sont nécessaires pour combattre l'impunité et améliorer la qualité des services publics. La mise en place d’un système efficace de contrôle des finances publiques, ainsi qu’une décentralisation des pouvoirs locaux, permettrait également de mieux répartir les ressources et de répondre aux besoins spécifiques des différentes régions du pays.

Cependant, ces réformes nécessitent un engagement politique fort ainsi qu’un soutien financier et technique considérable. À cet égard, les partenaires internationaux, notamment les Nations Unies, l'Organisation des États américains (OEA), l'Union européenne et plusieurs ONG, ont déjà mis en place des programmes visant à renforcer les capacités institutionnelles de l'État haïtien. Cependant, ces initiatives n'ont produit pas de resultats positifs concernant l'amelioration de la situation d'Haiti.  

Un autre levier potentiel pour la réforme est l'amélioration des mécanismes électoraux. Une réforme du système électoral pourrait aider à garantir des élections plus transparentes et légitimes, renforçant ainsi la stabilité politique à long terme.

La résilience du peuple haïtien et le rôle de la société civile

Malgré les nombreuses difficultés, la société civile haïtienne a fait preuve d'une grande résilience. Des organisations locales, des groupes communautaires et des ONG nationales jouent un rôle crucial dans le comblement des lacunes de l'État en fournissant des services essentiels, en promouvant les droits humains et en luttant contre la corruption. Cependant ces organisations n'ont produit que de maigres rsultats. La mobilisation populaire et les mouvements sociaux, notamment ceux dirigés par les jeunes, les femmes et les agriculteurs, jouent un rôle fondamental dans la pression exercée sur le gouvernement pour améliorer la gouvernance et lutter contre l'impunité.

Il existe également des initiatives de justice transitionnelle et de réconciliation nationale, visant à surmonter les divisions internes et les traumas collectifs causés par des décennies de dictature et de violence. Des efforts de réconciliation sont indispensables pour renforcer la cohésion sociale et encourager un climat de paix nécessaire aux réformes.

L’importance de la diaspora haïtienne

La diaspora haïtienne, qui représente une part importante de la population en dehors des frontières du pays, a également un rôle crucial à jouer. En plus des remises de fonds qui soutiennent l’économie, la diaspora participe activement à la vie politique et sociale du pays. Plusieurs membres influents de la diaspora se sont engagés dans la politique, et des initiatives de développement ont été mises en place pour encourager l’investissement et le transfert de compétences.

L’intégration de la diaspora dans les processus de réforme et de reconstruction de l'État pourrait fournir un apport de compétences techniques, d'expérience internationale et de capitaux nécessaires pour revitaliser certaines institutions publiques.

Les défis de la gouvernance future

Malgré ces espoirs, la route vers un État effectif en Haïti reste parsemée d’obstacles. L’un des principaux défis sera de rétablir la légitimité de l'État auprès des citoyens et de renforcer le pacte social. Sans cette légitimité, les réformes risquent de ne pas être acceptées ou d’être contrecarrées par des intérêts particuliers, notamment ceux des élites politiques et économiques qui bénéficient de l’instabilité actuelle.

De plus, la dépendance historique d’Haïti à l'égard de l’aide internationale pose la question de la souveraineté nationale. Il sera crucial de trouver un équilibre entre les besoins d’assistance et l'autonomie pour éviter que les solutions externes ne viennent interférer avec les priorités nationales.

Conclusion

En conclusion, la question de l’existence d’un État effectif en Haïti est complexe et multidimensionnelle. Si l'on se fie aux critères classiques d’un État capable de maintenir l’ordre, d’exercer son autorité et de fournir des services publics, il est difficile de considérer l'État haïtien comme pleinement effectif. Les défaillances institutionnelles, la corruption, la perte de contrôle territorial et les crises politiques répétées compromettent gravement le bon fonctionnement de l'État.

Cependant, l'avenir n'est pas nécessairement sombre. Des réformes sont possibles, Le rôle de la diaspora pourrait également être un atout précieux pour la reconstruction du pays.

Pour qu’Haïti parvienne à établir un État véritablement effectif, il faudra non seulement des réformes institutionnelles profondes, mais aussi que l’État etablit la confiance envers ses citoyens, une lutte résolue contre la corruption et une meilleure gestion de ses ressources

 En conclusion, la question de l’existence d’un État effectif en Haïti est complexe et multidimensionnelle. Si l'on se fie aux critères classiques d’un État capable de maintenir l’ordre, d’exercer son autorité et de fournir des services publics, il est difficile de considérer l'État haïtien comme pleinement effectif. Les défaillances institutionnelles, la corruption, la perte de contrôle territorial et les crises politiques répétées compromettent gravement le bon fonctionnement de l'État.

Cependant, l'avenir n'est pas nécessairement sombre. Des réformes sont possibles, notamment avec le soutien de la société civile haïtienne, qui a fait preuve d'une résilience remarquable. Le rôle de la diaspora pourrait également être un atout précieux pour la reconstruction du pays. Afin de renforcer l'État haïtien et de lui permettre de répondre aux défis actuels, plusieurs recommandations politiques peuvent être formulées.

Renforcer la transparence et lutter contre la corruption

La corruption est l’un des principaux obstacles au bon fonctionnement de l’État haïtien. Une réforme ambitieuse visant à renforcer la transparence au sein de l’administration publique est essentielle. Il est crucial d'établir des organismes indépendants de lutte contre la corruption, dotés de pouvoirs réels pour enquêter et sanctionner les actes de corruption à tous les niveaux du gouvernement. Des outils numériques pour suivre les dépenses publiques, ainsi que des mécanismes de contrôle citoyen, pourraient contribuer à rétablir la confiance entre l'État et la population.

Décentraliser le pouvoir et renforcer les institutions locales

Haïti est marqué par une forte centralisation du pouvoir à Port-au-Prince, ce qui rend difficile la gestion efficace des régions éloignées. La décentralisation permettrait de transférer certaines compétences aux collectivités locales, qui sont souvent mieux placées pour répondre aux besoins spécifiques de leurs populations. Un processus de décentralisation efficace doit s'accompagner d'un renforcement des capacités des autorités locales, notamment en matière de gestion des ressources et de mise en œuvre des politiques publiques.

Renforcer le secteur de la sécurité et restaurer le monopole de la violence légitime

Il est essentiel que l'État haïtien retrouve le contrôle de l'ensemble de son territoire. Cela passe par une réforme en profondeur du secteur de la sécurité, y compris la modernisation de la police nationale et une meilleure coordination avec les autorités judiciaires pour lutter contre l'impunité. La mise sur place de forces armee bien equipees et entrainees se revele aussi necessaires. Il serait également pertinent de demanteler les groupes armes et d'investir dans des programmes sociaux et d'education visant a eliminer les tendances des jeunes a s'engager dans des activites criminelles. 
 
Réformer le système électoral et renforcer la démocratie participative

La stabilité politique d’Haïti repose sur la légitimité des dirigeants élus. Il est donc essentiel de réformer le système électoral pour garantir des élections libres, transparentes et équitables. Cette réforme pourrait inclure une meilleure gestion des processus électoraux, une sensibilisation accrue de la population et des garanties contre les fraudes. De plus, il serait pertinent de promouvoir des mécanismes de démocratie participative, permettant aux citoyens de s'impliquer davantage dans la prise de décision locale et nationale.

Investir dans l'éducation et la santé pour renforcer le capital humain

Le développement à long terme d'Haïti dépend de son capital humain. L'État haïtien doit faire de l’éducation et de la santé publique des priorités absolues. Il est essentiel d'allouer des ressources suffisantes à ces secteurs et de s'assurer que les services publics soient accessibles à tous, en particulier dans les zones rurales. Le renforcement des infrastructures, la formation des enseignants et des professionnels de santé, ainsi qu’un meilleur accès aux soins de base sont indispensables pour permettre à la population de participer pleinement à la vie économique et politique du pays.

Encourager la diaspora à jouer un rôle actif dans la gouvernance

La diaspora haïtienne envoie des remises de fonds importantes qui soutiennent l'économie du pays. Cependant, elle peut jouer un rôle encore plus significatif en matière de gouvernance et de développement. En créant des mécanismes permettant une meilleure implication de la diaspora dans les processus de décision politique et économique, Haïti pourrait bénéficier de l'expertise, des compétences et des ressources de sa communauté expatriée. Il pourrait s'agir de faciliter le droit de vote des expatriés, de mettre en place des incitations fiscales pour encourager les investissements ou encore de renforcer les liens entre les organisations de la diaspora et les institutions locales.

En adoptant ces réformes, Haïti pourrait progressivement retrouver un État plus effectif, capable de répondre aux besoins de sa population et de s'affirmer comme un acteur souverain sur la scène internationale. Ces mesures nécessitent toutefois une volonté politique forte et une collaboration étroite entre l’État, la société civile, la diaspora et les partenaires internationaux. La reconstruction de l’État haïtien est un processus long et complexe, mais avec des réformes courageuses et inclusives, il est possible de surmonter les défis et d'avancer vers un avenir plusprospère.





mardi 16 juillet 2024

La Force Multi-nationale d'appui a la securite en Hait peut-elle resoudre le probleme d'insecurite en Haiti?

  

L'insecurite revet plusieurs aspects: physique, social, politique, economique. Le dictionnaire Larousse  definit l'insecurite comme l'etat d'un lieu qui n'est pas sur, qui est soumis a la delinquance et a la criminalite. Il definit aussi l'insecurite comme etant l'etat de quelque chose qui est instable et precaire. La premiere partie de la definiton concerne l'insecurite physique. La seconde partie embrasse l'insecurite sociale, politique et economique. L'insecurite physique peut etre le resultat de l'insecurite sociale, politique et economique. Dans le cas d'Haiti, l'insecurite physique qui gangrene la societe haitienne est le resultat de l'insecurite politique. On serait tente de croire qu'elle est engendree par l'insecurite sociale et economique. L'insecurite physique est cree par une structure sociale composee de quelques centaines de criminels executants. Les tetes de ponts des divers gangs sont des elements des classes moyennes issus des masses. Ces elements sont d'anciens policiers comme Barbecue (Jimmy Cherisier), des rapeurs comme Izo, etc. Autrement dit, ce sont des gens qui ont des moyens de vivre autres que la sale besogne qu'ils executent. Leur motivation personnelle est l'enrichissement illicite et l'affirmation personnelle et sociale. Ces leaders recrutent des soldats qui sont des jeunes issus des masses. Ces jeunes recrutes ne representent qu'une infime partie de la population. Si l'insecurite economique et sociale etait la cause de l'insecurite physique, on aurait une tres grande proportion de jeunes issus des masses et des classes moyennes s'integrer dans cette stucture criminelle. En effet la reaction des jeunes issus des masses et des classes moyennes face a leur situation economique precaire est la fuite vers d'autres endroits plus surs du pays comme le Cap-Haitien et d'autres endroits ou ils peuvent continuer a subsister en depit de leurs conditions precaires. D'autres continuent a resister dans les endroits representant les foyers de gangs. D'autres jeunes preferent quitter le pays en masse s'emigrant vers les Etats-Unis, le Chili, le Bresil, le Mexique, etc. La structure sociale de l'insecurite est geree par des politiciens, des elements des classes moyennes et de la bourgeoisie et de quelques etrngers au service de l'imperialisme. L'insecurite est donc une structure au service des classes dominantes, de l'Etat retrograde et des pays imperialistes. Une histoire de l'insecurite en Haiti nous permet de confirmer ce fait. Une fois la cause identifiee, on verra comment resoudre ce probleme epineux. Une force multinationale peut-elle eetre la solution?

L'insecurite comme etant un etat instable et precaire s'implantait en Haiti deux ans apres son independance le 17 octobre 1806 avec l'assassinat du fondateur de la patrie, l'empereur Jean-Jacques Dessalines. Depuis lors, Haiti devenait un Etat instable et precaire. Cette instabiite etait creee par les elites noires et mulatres qui voulaient s'accaparer de toutes les terres ne laissant rien aux vaillants combattants de l'ndependance. La France, ancienne puissance coloniale, allait contribuer a cette situation precaire en reclamant la dette de l'independance. Cette dette est illegale et ne devrait jamais etre payee par l'Etat haitien. En effet, c'etait Haiti qui devrait reclamer une compensation financiere de la France a cause des de l'oppression subie par l'esclavage. En matiere de violation des droits humains, ce sont les oppresses qui devraient reclamer des dommages de l'oppresseur. Cependant c'etait l'inverse qui se produisait. L'oppresseur (la France) reclamait des dommages financiers des oppresses. Cette dette ne devrait concerner ni les plantations de denrees produites par l'esclavage ni les biens laisses par les colons car l'esclavage et l'Etat colonial oppresseur etaient illegaux. C'etait tout simplement une gifle, une humiliation faite aux combattants de la liberte qui ont vaincu glorieusement l'armee napoleonienne, la plus puissante du monde a l'epoque. Se sentant humiliee par cette defaite, la France dans son orgueil se voyant chassee du territoire haitien devenu independant reclame une dette exorbitante de la jeune nation en vue de reconnaitre son independance. Les jalons de l'insecurite economique ont ete jetes des lors. Plus tard, les jeux d'autres pays imperialistes allaient contribuer a renforcer l'insecurite politique et economique en herbe. L'ironie c'est que les elites sociales rejettant la fierete des luttes feroces et heroiques aboutissant a l'independance preferaient s'allier a l'imperialisme en vue d'eriger cette insecurite vecue actuellement et vieille de plus de deux cents ans. Les elites sociales, politiques et eonomiques alliees aux puissances imperialistes se sont toujours faites accompagnees de quelques elements des masses en vue de consolider l'insecurite dans son ses apects instables et physiques. L'etat instable se manifestait par des coups d'Etat ou prises de pouvoir par la force. Ces prises de pouvoir brutales se caracterisaient par la terreur provoquant l'insecurite physique. 

La periode des Duvalier allait creer une apparence de stabilite de l'Etat et de securite physique. En effet ce n'etait qu'une apparence car l'etat duvalierien se trouvait confronte a des menaces internes et externes. Ce pouvoir creait des mecanismes le permettant de repousser ces menaces avec succes. Ces mecanismes resultaient d'un pouvoir dictatorial qui etouffaint brutalement tout soulevement et toute tentative de soulevement contre le regime. Une autre manifestation de ces mecanismes consistait aussi dans l'emprisonnement affreux dans les geoles du Penitencier National, du Fort-Dimanche et des casernes Dessalines et l'execution physique des opposants politiques. L'insecurite physique existait mais elle ne menacait que les opposants du regime. Elle avait une structure etatique composee d'elements de la bourgeoisie des classes moyennes et des masses. Les elements des masses constituaient en majorite le corps des tontons macoutes. L'insecurite physique utilisee a des fins politiques et economiques utilise des elements des masses comme des executants mais ces derniers n'agissent pas seuls. Ils font partie d'une structure.. Cette structure d'insecurite physique allait persister apres la chute de la dictature des Duvalier. L'imperialisme allait s'y integrer de maniere plus directe. Si le role de l'imperialisme consistait a soutenir la dictature des Duvalier dans sa consolidation de la structure physique de l'insecurite, il va participer directement a la gestion de l'insecurite physique et a la destabilisation de l'Etat dans la mesure ou cet Etat ne repond pas a ses desiderata.

L'appareil etatique duvalieriste demantele, ce sont les militaires qui vont se charger de la gestion de l'insecurite phsique et de l'autre aspect de l'insecurite constituant dans la destabilisation de l'Etat. Les militaires n'etaient pas seuls dans l'accomplissement de cette sale besogne. Ils se faisaient accompagner de l'oligarchie politique et economique locale. Mais l' on pourrait se demander pourquoi les militaires et l'oligarchie se plaisaient-ils dans l'insecurite physique et la destabilisation de l'Etat? C'est dans ces moments d'instabilite qu'ils font leur beurre. Aussi ces entites s'amusaient-elles a provoquer des coups d'Etat et creer l'insecurite physique dans le but justement de s'enrichir economiquement. Immediatement apres le depart des Duvalier, une vague d'insecurite physique jaillissait dans le pays consistant dans l'assassinat de leaders et de militants politiques tels Me Lafontant Joseph, Yves Volel, etc. Les militaires reprimaient severement les manifestations populaires telles celle de Fort-Dimanche comme acte d'insecurite physique. L'insecurite physique remplit son role que ce soit entre des groupes politiques rivaux  ou des individus faisant partie de ces groupes, que ce soit exercee par l'Etat lui-meme. Dans les deux cas, elle consistait a creer la terreur dans le camp de l'adversaire par son elimination physique ou dans le camp de la population par la repression. La terreur constituait une methode de consolidation du pouvoir de l'Etat ou de groupes rivaux politiques. Durant la periode allant du 7 fevrier 1986 au 16 decembre 1990, l'insecurite se manifestait beaucoup plus dans sa phase de destabilisation de l'Etat et pratiquee par ce dernier que dans sa phase physique executee par des groupes civils. 

Le 16 decembre 1990 marquait la continuite de la destabilisation de l'Etat par les militaires, la constitution de groupes civils dans des taches d'insecurite physique. L'imperialisme entrait de plein pied dans la gestion de la destabilisation de l'Etat. En effet, l'imperialisme et les militaires ont realise le coup d'Etat contre le gouvernement de Jean-Bertrand Aristide parce que ce dernier ne repondait pas a leurs desiderata. L'imperialisme et les militaires ont mis sur pied le FRAHP de Toto Constant dans le bur de terroriser la population. Ce groupe pilllait et violait la population. Parallelement on voyait la naissance de criminels nommes zenglendos qui pillaient et violaient aussi. Jean-Bertrand Ariside revenait en Haiti sous les bottes ferrees. Les Forces Armees d'Haiti comme agent destabilisateur disparaiissaient. Cela n'empechait pas pour autant la continuation de l'insecurite dans ses aspects de destabilisation de l'Etat et de terreur physique. En effet de temps en temps on assistait soit a des assassinats politiques ou des braquages de rue. Cette situation continuait de la periode du retour d'Aristide en 1994 jusqu'a son renversement en 2004 accompli par l'oligarchie locale et les imperialistes etrangers dans leur perspective de destabilisation de l'Etat et de terrorisation de la population. Les forces de la MINUSTAH allaient intervenir sous ppretexte de retablir l'ordre social mais la terrorisation de la population continuait durant leur presence et la destabilisation de l'Etat se manifestait sous la forme d'elections frauduleuses telles celles de 2010, l'ntroduction du cholera qui a cause la disparition de milliers de morts, des viols et la sodomisation de jeunes petiits garcons.La destabilisation de l'Etat et la terrorisation de la population allaient continuer lors des  elections de 2010 remportees frauduleusement par le chanteur devergonde Michel Martelly. Ce dernier etait hisse au pouvoir dans le but d'accomplr la mission de l'insecurite physique dans sa composante de terrorisation de la population. D'ailleurs il se proclamait lui-meme "bandit legal". Sous son gouvernement l'insecurite allait s'accelerer. Des elements de la bourgeoisie comme Clifford Brandt et des classes moyennes comme Sonnson Lafamilia, Lionel Le Recif et autres s'affichaient ouvertement comme des kidnappeurs. Clifford Brandt fut arrete et condamne. Sonson Lafamilia et sa clique furent also arretes. Sonson a ete libere par la suite par un juge qui lui disait de ne pas recommencer ses forfaits. Il allait ensuite etre remis en prison mais lui et sa clique, Clifford Brandt et d'autres criminels dangereux s'evadaient du Penitencier National lors de l'assaut recent de cette prison par des bandits dangereux aux environs du mois d'avril 2024


La destabilisation de l'Etat et la terrorisation de la  population par l'Etat, les gangs et l'imperialisme s'accroissaient lors du gouvernement de Jovenel Moise. Parlant ici de destabilisation de l'Etat sous le governement de Jovenel Moise, il faut comprendre la destabilisation pratiquee par les fonctionnaires de l'Etat eux-memes y compris ceux du gouvernement. Cette destabilisation etait aussi pratiquee par le president lui-meme en l'occurence Jovenel Moise. L'incapacite de gouverner constitue une forme de destabilisation de l'Etat. Jovenel Moise etait entoure de nombreux ennemis dans ses propres cercles: prive, politique et gouvernemental. Dans une telle situation, le mieux pour lui serait sa demission mais il avait prefere s'accrocher au pouvoir, ce qui lui avait valu le sort qu'il avait connu. L'insecurite physique sous forme de terrorisation de l'Etat faisait rage. Cette insecurite se manifestait visiblement quand la police reprimait severement les manifestations populaires. Cette insecurite physique se manifestait aussi par les gangs, On sait que des fonctionnaires d'Etat et certains membres de la Police Nationale, haut grades et subalternes appuyaient les gangs. De ce fait, il devenait impossible pour la Police et le gouvernement de combattre les gangs. 

Sous le gouvernement d'Ariel Henry la meme situation de destabilisation de l'Etat et de terrorisation de la population se poursuivait. Le processus de destabilisation de l'Etat par l'Etat lui-meme et l'imperialisme, la terrorisation de la population par ce meme Etat, l'imperialisme, l'oligarchie et les gangs se poursuivaient. La destabilisation de l'Etat se manifestait  par l'incapacite et la mauvaise politique de gouvernance du gouvernement. La machine de l'Etat se trouvait donc etre perturbee par la politique de gouvernance et l'incompetence. Cette politique de gouvernance incompetente se manifestait par le refus de resoudre les problemes en profondeur dans le but de proteger les interets personnels, de sa clique, de l'oligarchie et de l'imperialisme. Une telle politique ne peut que constituer un terrain propice aux incompetents. Les taches minimales du gouvernement ne requierent pas la capacite de fonctionnaires competents. L'imperialisme etablit les limites de gouvernance qu'on ne peut pas franchir. Par exemple, on a vu pratiquement le gouvernement ne pas utiliser systemematiquement les Forces Armees dans la lutte contre l'insecurite du fait que l'imperialisme ne supporte pas ces forces armees  Du point de vue de politique exterieure, le partenariat international d'Haiti est limite aux pays du CORE Group dont les principaux partenaires sont les Etats-Unis, le Canada et la France. Qu'en est-il de nombreux pays de l'Amerique latine voisins d'Haiti ayant des liens historiques avec cette derniere. Haiti comme premiere republique noire independante du monde avait aide de nombreux pays de l'Amerique comme le Venezuela, la Colombie, etc a se liberer du joug du colonialisme. N'est-ce pas une occasion pour Haiti de developper une cooperation solide avec ces pays qui pourraient developper une cooperation plus humaine avec elle? Qu'en est-il de la cooperation avec la Grece qu'Haiti a aidee? Qu'en est-il des pays Africains, la terre des ancetres haitiens. Qu'en est-il des pays asiatiques? Autant de debouches dont le pays pourrait beneficier. Cette cooperation ne devrait pas etre necessairement financiere. Elle pourrait se developper dans des domaines prioritaires tels la securite l'agriculture, le commerce, la technologie, l'education, l'administration. la planification urbaiene et rurale, l'environnement, etc. 

La demission d'Ariel Henry a ete circonstancielle. Elle survenait parce que l'Etat haitien ne pouvait pas assurer sa securite a son retour de la mission concernant la Force Multinationale d'Appui a la Securite. Les Etats-Unis avaient decide aussi de ne pas assurer son retour. Donc il etait contrainr de demissioner.   Les parametres ont-ils change sous le gouvernement Conseil Presidentiel-Gary Conille? L'Etat et les autres agents de destabilisation continuent-ils a destabiliser l'Etat et a terroriser la population? Les premieres demarches du gouvernement actuel montrent qu'il est sur la route de destabilisation. Les agents destabilisateurs n'ont pas change de comportement. Les gangs poursuivent leurs actions destabilisatrices sous le commandement de leurs chefs hierarchique. L'Etat n'a pas encore pose d'actes de terrorisation de la population. Il n'est pas encore a cette phase. Cependant lorsque la population commencerait a manifester a cause de l'insatisfaction de ses revendications, l'Etat n'hesiterait pas a utiliser ses moyens de repression. L'oligarchie n'a pas change de comportement. Les gangs poursuivent leurs manoeuvres de terreur. L'Etat comme agent de destabilisation et de terreur detient le pouvoir de faire un revirement par un remaniement general de ses structures. Ce faisant, il peut arreter les processus de destabilisation et de terrorisation par lui-meme et les autres agents. Une analyse de la gouvernance  de l'actuel executif haitien nous permet de comprendre que s'il ne change pas de cap, il est probable que la situation desagreable du pays perdure.  

Une nouvelle force multinationale peut-elle resoudre le probleme de l'insecurite du pays? Comme on l'a vu plus haut le probleme d'insecurite d'Haiti n'est pas seulement une affaire de gangs. Divers acteurs y sont impliques. Ils sont nationaux et internationaux. L'insecurite revet plusieurs formes, destabilisation de l'Etat par l'Etat lui-meme, certaines entites etrangeres et des forces internes. L'autre aspect est la terrrorisation de la population par l'Etat et les gangs. Les gangs constituent donc le dernier maillon de la chaine. Les gangs constituent une entite en elle-meme et sont structures ayant des connections avec les forces etatiques, l'oligarchie et des entites internationales. Une operation armee visant uniquement le demantelement des gangs ne resodra pas le probleme. Qu'en est-il des composantes hierarchiques des gangs: des personnalites politiques, economiques et etrangeres qui les financent, les dirigent et les fournissent des armes. De plus ces personnalites ont ete denoncees et la Justice n'a jamais sevi contre elles. Ces personnalites se retrouvent dans des formations politiques, parmi les elites economiques corrompues, dans l'Etat et l'international. Pour resoudre ce probleme de terrorisation de la population par ces puissantes entites, il faut donc neutraliser toutes forces y compris celles qui sont externes. Comme on le sait, l'Etat etant lui auss un agent destabilisateur ne dispose pas d'un systeme de Justice capable de sevir efficacement contre ces entites,  L'Etat Haitien actuel, aide d'une force multinationale, qui tarde a s'assembler completement et se rendre effective ne peut pas resoudre le probleme de terrorisation de la population. Cet Etat n'a pas non plus la volonte de resoudre ce probleme etant l'allie des differentes composantes de cette structure de terrorisation. En effet cet Etat est un aussi un acteur au sein de cette structure de terreur. Depuis plus de deux cents ans l'Etat haitien a utilise ses propres moyens de terreur en vue de la terrorisation de la poulation. Cette terreur d'Etat est pratiquee envue de defendre les interets de ses membres, de l'oligarchie et de l'international.  L'Etat s'est servi d'un certain secteur des gangs dont il a perdu le controle. Les gangs tout en continuant d'agir sous la protection de leurs superieurs hierarchiques se sont affirmes comme une force de frappe a l'egal d'eux. Seul un Etat renoncant a sa propre destabilisation et a la terrorisation de la population pourra resoudre le probleme de l'insecurite dans sa globalite. Cet Etat doit etre compose de patriotes haitiens, courageux n'ayant aucun lien avec les forces retrogrades internes et externes qui ont cause les malheurs d'Haiti pendant plus de deux cents ans.



jeudi 6 juin 2024

Quelles devraient etre les caracteristiques d'effectifs dirigeants haitiens pour une Haiti forte, paisible et prospere?

  Introduction

L'histoire humaine est peuplee d'hommes qui ont realise des exploits extraordinaires dans differents domaines de l'existence humaine. Considerant les progres considerables de l'humanite a travers les ages, le monde present ne devrait pas etre confronte aux difficultes actuelles. Le monde est divise en 4 grands blocs: un monde super developpe, un monde developpe, un monde sous-developpe et un autre monde de sous-developpement extreme. Au debut de l'humanite, il n'y avait pas de distinctions sociales et economiques entre les hommes et des groupes d'hommes. Hormis certaines differences physiques et mentales naturelles, il n'existait pas de differences artificielles enormes constatees aujourd'hui. Actuellement, ces differences sont enormes. Les differences naturelles sont exacerbees. Les humains sont classifies en fonction de certaines caracteristiques physiques telles la couleur de leur peau, les types de cheveux, la forme de leur corps, leur endurance physique, leur sexe, leur taille, etc. A travers les ages, l'accent est mis sur l'origine familiale et sociale. Les differences artificielles actuelles sont caracterisees par l'appartenance aux classes sociales et economiques, le niveau d'education, le niveau de possessions materielles, le niveau economique, etc. Au commencement de l'existence humaine, les hommes etaient egaux. Il n'y avait aucun type de hierarchisation. Les inegalites emergeaient lorsqu'un groupe decidait de dominer sur les autres et de s'accaparer de cerains privileges sociaux et economiques. Cette vision egocentriste a bouleverse l'histoire de l'humanite durant des millenaires et  a conduit a des catastrophes economiques et humaines. Haiti a pris naissance dans le contexte des pires atrocites des grandes puissances internationales: l'Angleterre, la France, l'Espagne, etc. En effet ces puissances se livraient a l'une des pratiques les plus abominables de l'histoire denommee la traite des Noirs. Ce trafic inhumain consistait dans l'immigration de groupes de noirs d'Afrique en Amerique en vue de les soumettre aux pires atrocites de l'esclavage. La nation haitienne a emerge de cette pratique honteuse des nations qui se disent civilisees. En effet, les anciens esclaves de la colonie de Saint-Domingue ont redefini leur conception d'eux-memes pour briser les chaines de l'esclavage et creer Haiti, une nation libre, la premiere republique noire independante du monde.  

Malheureusement ce concept collectif des differentes couches sociales de l'ancienne colonie de Saint-Domingue qui a abouti a l'independance a disparu lors de l'assassinat du fondateur de la patrie haitienne Jean-Jacques Dessalines le 17 octobre 1806. Les membres des differentes couches sociales s'identifient au concept collectif de leur classe et defendent les interets de celle-ci. Les classes dominantes s'identifiaient au concept collectif d'exploitation et d'oppression des classes defavorisees. Celles-ci, a leur tour, s'efforcaient de sortir des griffes de cette oppression mais ne pouvaient jamais y parvenir. Il s'ensuit une lutte acharnee durant plus de deux siecles entre les differentes factions sociales qui a cause les malheurs de ce pays. L'Etat devenait un instrument aux mains des classes dominantes.

Concept traditionnel des dirigeants haitiens

Le concept individuel des dirigeants haitiens n'est pas different du concept individuel ou collectif des classes dominantes.Ces dirigeants s'identifient aussi au concept de "domine" par les grandes puissances neoconiales. La tache des dirigeants haitiens  a, consiste a l'enrichissement illicite, l'accrochement au pouvoir, l'accomplissement de la volonte des classes dominantes et des grandes puissances etrangeres. Cette situation a conduit a l'accroissement du niveau de pauvrete des classes defavorisees. Durant plus de deux siecles, ces dirigeants refusaient de construire un Etat moderne muni d'infrastructures telles, electricite, eau potable, ecoles, universites, urbanisme, services publics, etc. L'agriculture qui emergeait comme la pricipale richesse du pays depuis l'independance a ete negligee. Soumis a la domination de l'imperialisme des grandes puissances adeptes du capitalisme bourgeois, ces dirigeants ne se vouaient meme pas a l'accomplissement de ce systeme. Ce constat a ete confirme parle feu historien "Roger Gaillard" qui declarait que l'Etat a failli a l'accomplissement des taches bourgeoises consistant dans l'accomplissement de routes, d'ecoles, d'universites, d'hopitaux, etc.

Definition du concept materiel et spirituel

  En vue d'une Haiti prospere, il est donc important que les dirigeants haitiens redefinissent leurs differents concepts individuels. Le concept individuel se subdivise en deux categories: le concept spitituel et le concept humain. Le concept spirituel est base sur le fait que l'homme a une essence immaterielle. Cette essence spirituelle est celle qui anime l'individu. L'origine de cette essence est diverse suivant les croyances personnelles. Certains l'appellent Dieu, Jehovah, Yahveh, etc. D'autres definissent cette esence immaterielle comme etant d'origine purement energetique c'est-a-dire emanant des forces energetiques de l'univers. Le concept humain se definit comme etant la conception individuelle par rapport a soi-meme et au monde. Le concept humain definit son identite personnelle, ses occupations (professionelles ou amateur), son identite ou sa position face a la societe.

Definition du nouveau concept des dirigeants haitiens

Des dirigeants haitiens effectifs ne devraient pas se peiner en vue de definir pour eux-memes un nouveau concept individuel ou le concept d'Etat. Ce concept a ete deja defini par les ancetres. C'est le concept de la liberte, d'independance, de fraternite et d'egalite. C'est ce concept qui a permis a Haiti de se liberer des griffes des colons imperialistes. Face a l'ampleur de la crise haitienne actuelle, la redefinition par les dirigeants de leur concept individuel et collectif se revele imperieuse, La valeur de ce concept s'est degradee considerablement depuis le 7 fevrier 1986. Ce oncept se definit en coup d'Etat, soumission aux dictats de l'imperialisme des grandes puissances, de corruption, gabegie administrative, de la creation de l'insecurite alliee au trafic de la drogue. 

Le concept d'effectifs dirigeants haitiens devrait etre caracterise par le patriotisme, la competence, l'autonomie, la cohesion sociale, la preservation de l'independance du pays. Ils doivent faire preuve de capacites efficaces de gouvernance et redefinir la cooperation internationale. Ils doivent etre conscients des menaces interieures et exterieures dont le pays face et etre capables d'y faire face convenablement. Le concept de surete de l'Etat doit etre defini et applique. La surete de l'Etat implique que son ordre ne devrait pas etre menace ni interieurement ni exterieurement. Les dirigeants haitiens doivent embrasser pleinement le concept de responsabilite personnelle et collective d'Etat. Ils doivent abandonner cette politique d'insouciance face aux besoins de la population. Ils doivent se rendre compte de la necessite de produire des resultats tangibles et concrets. Ils doivent etre sinceres et inspirer confiance. Ils doivent communiquer tres souvent a la population en vue de leur donner un compte rendu des objectifs du gouvernement et la progression vers leur realisation , de leurs priorites et les differents defis a relever.

Vision

Une fois le concept defini, il s'agit maintenant de l'etablissement d'une vision et d'un plan efficace visant a la realisation de cette vision. Une vision pour Haiti se revele importante, Elle sert de boussole aux actions presentes. Les dirigeants haitiens ont agi dans l'absence d'une vision pour le pays. Cela constitue l'une des raisons pour lesquelles le pays se trouve dans son etat actuel. L'existence d'une vision necessite celle d'une politique coherente capable de concretiser cette vision. L'absence de vision conduit au chaos et a la regression. Elle a conduit le pays vers une dependance etrangere accrue, au debarquement de diverses troupes etrangeres, a l'insecurite et a la misere. La nouvelle vision pour Haiti devrait etre liee a celle des ancetres et de Dessalines: une nation independante, libre et prospere. Cette vision n'implique pas que l'on doit claironner fortement la necessite de l'aide internationale. Certes l'aide internationale est importante mais elle doit supplementer les efforts internes et etre definie par les dirigeants haitiens. Cette nouvelle vision doit inclure l'independance politique et economique d'Haiti, un Etat fort et prospere. Elle inclut aussi celle de dirigeants honnetes, competents, patriotes qui placent les interets du pays au-dessus des leurs. Ces dirigeannts doivent s'eloigner de l'extravagance, du mepris des classes defavorisees et de la soumission aveugle aux dictats  et aux modeles etrangers. Ils promotent la culture et le developpement national. Ils favorisent l'integration le retour des competences de la diaspora en vue de la participation au grandkconbit du developpement du pays. Ils s'opposent aux dictats de l'etranger qui vont a l'encontre des interets du pays. Ils rallient le peuple a la vision de l'Etat et recherchent la cohesion et la paix sociale. 

.Conclusion

La necessite d'une definition du concept de soi et d'une vision se revele importante pour l'avancement personnel et collectif. Les anciens esclaves de Saint-Domingue ont redefini leur concept individuel et collectif par celui d'homme libre. Les affranchis, les nouveaux libres et les mulatres ont redefini leur concept de soumission a l'ancienne puissance esclavagiste pour adopter celui de choisir librement leur destinee. Ces differentes couches sociales se sont alliees autour d'un concept collectif pour creer une nation independante, libre et souveraine. Cette independance a ete conquise au prix de luttes heroiques. Les differentes classes sociales ont abouti a l'independance parce qu'elles creaient une vision conforme a cet ideal. Malheureusement les differentes factions sociales qui s'etaien ralliees autour de ce pacte s'en etaient dissociees le 17 octobre 1806 en provoquant l'assassinat de l'empereur. Ceci a cause les maux connus par le pays durant plis de deux siecles. La survie de la nation haitienne necessite le retour a l'etablissement de ce pacte et a la vision des ancetres completee  par les exigences et les priorites de l'epoque actuelle. Cette nouvelle vision inclut le rejet de la domination etrangere, la preservation de la souverainete, le developpement politique, economique et social conforme aux realites haitiennes. Elle exige pour sa realisation la redefinition du concept individuel et collectif haitien. Ce concept collectif des differentes couches sociales doit inclure le partage de caracteristiques communes  dans la perspective d'appartenance a une meme nation. Elle exige aussi la redefinition du concept individuel et collectif des nouveaux dirigeants dans l'accomplissement de la nouvelle vision.

mardi 14 mai 2024

Necessite d'un changement de mentalite au sein des forces etatiques et sociales haitiennes pour une transformation totale en Haiti. Le role de l'education integrale

  

L'esprit humain produit des pensees. Ces dernieres produisent des emotions, lesquelles produisent des actions. Les elites dominantes et l'Etat constituent les courroies de transmission des pensees dominantes et des comportements sociaux. L'homme est le produit de divers elements: la famille, la societe, les ancetres, le monde. Le comportement des differentes couches sociales d'une nation joue un role important dans le devenir de cette nation. Ce comportement emerge des couches sociales dominantes, de l'Etat, des ancetres et est aussi influence par les relations avec les autres peuples du monde. Le debut de l'histoire du peuple haitien a ete marque par des tragedies horribles mais aussi par des victoires eclatantes. Cette histoire a debute dans l'esclavage par les differentes puissances coloniales de l'epoque: la France, l'Angleterre et l'Espagne. Les esclaves, les affranchis et les nouveaux libres de la colonie francaise de Saint-Domingue se sont vaillamment battus contre ces puissances coloniales en vue de briser les chaines de l'esclavage et proclamer leur independance de la France le 1er janvier 1804. Cette victoire eclatante creant la preniere republique noire independante du monde alllait etre suivie de nombreuses calamites dont l'accumulation produit la situation lamentable dans laquelle le pays se trouve actuellement. Cette situation n'emerge pas du vide. Elle est le resultat du comportement des elites, de l'Etat et des grandes puissances internationales. Apres les vingt neuf ans de la dictature duvalieriste, Haiti esperait des lendemains meilleurs. Trente-huit annees apres, le pays se retrouve a son niveau le plus bas. Son relevement ne va pas se produire automatiquement. Un changement de comportement des differentes couches sociales ayant conduit le pays dans ce chaos se revele necessaire. Analysons le comportement de ces couches sociales en vue de le modifier de telle sorte que le nouveau comportement resultant puise produire des actions conduisant a des changements significatifs dans la situation du pays.

Durant les trente huit annees apres la dictature duvalieriste, le comportement de l'Etat s'est caracterise par une absence de la protection de la vie, de la justice, d'une bonne gestion de l'economie, de la satisfaction des besoins de la population et de l'amelioration des infrastructures de l'Etat.. Le mepris de la vie humaine a ete une caracteristique dominante de l'Etat durant les 66 dernieres annees depuis l'accession de Francois Duvalier a la tete de l'Etat hhaitien. Durant la dictature des Duvalier, Duvalier Pere et Fils emprisonnaient, torturaient et assassinaient les opposants politiques. Le systeme de repression des moeurs pratique dans les prefectures, postes de police et de gendarmerie utilisait la torture. Les tontons macoutes commettaient aussi des exactions sur la population. Apres la dictature, le peuple a acquis le droit de manifestation. Les forces de l'ordre reprimaient severement ces manifestations et cette repression resultait souvent en assassinats premedites des membres de la societe civile. De nombreux crimes allant de l'assassinat de Me Lafontant Joseph, Yves Volel, Jean-Marie Vincent, Jean-Dominique, Antoinette Duclair, Jovenel Moise, etc et de nombreux massacres  demeurent impunis. Un tel comportement se revele inacceptable de la part des dirigeants politiques hatiens. Ce mepris de la vie de la part de ces derniers a permis aux criminels de s'organiser en puuissants reseaux de gangs. Les gangs ne se sont pas emerges du jour au lendemain. Leur puissante domination actuelle emerge d'un processus progressif. Ces gangs criminels et mafieux tirent leur origine d'abord des anciennes Forces Armees et du corps de Police. Apres la dictature, des groupes de criminels inconnus commencaient par assassiner des individus ordinaires, des personnalites politiques et ont commis des massacres horribles dont celui de la ruelle Vaillant. Ces eveements eurent lieu en 1986 et 1987. L'Etat n'a pas reprime les responsables de ces crimes. On a bien raison de croire que ces derniers ont ete commis sous l'instigatio de l'Etat. Ce debut de criminalite restant impuni, les criminels allaient plus tard se convertir en zenglendos, pillant les maisons et violant les femmes. Durant le coup d'Etat du 30 Septembre 1990, ces forces criminelles allaient se convertir en FRAPH (Front Revolutionnaire pour l'Avancement et le Progres d'Haiti) sous le commandement de Emmanuel (Toto) Constant. Par ailleurs, signalons que les Etats-Unis avaient expulse ce dernier vers Haiti durant le regne du gouvernement de Jovenel Moise apres avoir purge une peine de prison aux Etats-Unis. A son arrivee a l'aeroport Toussaint Louverture, il a ete immediatement conduit en prison.  

Ces forces criminelles continuaient a operer dans l'ombre, restant impunies et inconnues durant de nombreuses annees, assasinant des individus de toutes sortes, operant des braquages de rue, brulant le plus souvent des marches publics. L'impunite de l'Etat aidant, beneficiant de l'appui des forces oligarchiques et etrangeres, des gangs armes firent leur apparition timidement. La presse parlee rapportait surtout des nouvelles a leur egard concernant leurs querelles intestines. C'est sous le gouvernement de Martelly que ces forces criminelles se sont legitimees. D'abord l'affaire de Clifford Brand et celle de Sonson Lafamilia faisaient beaucoup de bruit dans la presse. Clifford Brandt avait kidnappe un menbre de la famille Moscoso. Cette derniere faisait des demarches aupres des puissances etrangeres resultant en la mise en accusation et l'emprisonnement de Clifford Brandt. Sonson Lafamilia, un gangster emprisonne a ete relache. Sa liberation etant injustifiee, il devrait retourner en prison mais un juge l'avait epargne de l'emprisonnement en lui disant de ne plus continuer a perpetrer ses forfaits. Les actions des bandits et des gangs allaient s'intensifier sous les gouvernements de Jovenel Moise et d'Ariel Henry. La puisance des gangs allait connaitre un essor sans precedent durant le regne de ces derniers. Des massacres, des assassinats, des deguerpissements de la population de leurs maisons sont devenus des evenements journaliers. L'assassinat de Jovenel Moise a revele l'influence puissante de l'oligarchie locale et des forces etrangeres dans la criminalite en Haiti. Le combat cotre la criminalite demande des actions vigoureuses de l'Etat contre les criminels et les forces locales et etrangeres qui les alimentent. L'assassinat de Jovenel Moise et la chute d'Ariel Henry montrent le degre eleve de puissance les forces criminelles . La chute d'Ariel Henry demontre particulierement  la necessite de l'Etat de compter sur ses propres forces et de l'amitie de vrais pays amis d'Haiti au lieu de l'ONU et de ceux qui se disent traditionnellement amis d'Haiti. Si Jovenel Moise avait consolide la puissance de l'Etat, peut-etre qu'il ne serait pas mort dans des coditions affreuses. Si Ariel Henry avait la determination de combattre vigoureusement les gangs, peut-etre qu'il ne serait pas renverse par l'action de ces gangs. En effet, ce dernier attendait l'arriveee d'une force multinationale pendant plus d'un an pour combattre les gangs. Ces derniers l'ont renverse sans avoir vu le jour de l'arrivee de cette force.  

Les classes sociales jouent un role fondamental dans le modele de gouvernance du pays. Dans le systeme pre-capitaliste haitien, ce sont les classes dominantes qui representent ce modele. Les masses en sont exclues. Cette situation determine l'existence d'inegalites criantes et de la misere des couches defavorisees. Les classes dominantes controlent la majorite des richesses du pays et controlent la politique de l'Etat. La bourgeoisie dont l'economie repose sur les affaires ne contribue pas au developpement economique et social du pays. Leur economie repose en particulier sur le commerce consistant dans la revente de produits importes. Elle ne contribue pas au developpement industriel et de la production locale du pays. Elle se compose de groupes disparates dont les plus puissants monopolisent le commerce. Certains de ces bourgeois s'engagent dans des activites criminelles telles le kidnapping, des assassinats, le traffic d'armes et de la drogue, etc. Le role des classes moyennes n'est pas tres different de celui de la bourgeoisie. Ces dernieres se retrouvent dans les partis politiques, les structures de la societe civile et de l'Etat. Elles constituent en grande partie l'appareil d'execution du systeme politique et social dominant. Les masses defavorisees paient les consequences de l'application de ce modele politique, social et economique injuste. Ces consequences sont desastreuses globalement pour le pays. La misere se fait remarquer dans tous les coins et recoins du pays. Les paysans abandonnent leur lopn de terre pour venir s'installer dans les villes principales du pays et a la capitale. Cette situation engendre la creation de bidonvilles ou les gens vivent dans la misere la plus abjecte. Ces masses constituent le moteur du mouvement revendicatif haitien. Elles ont toujours lutte non seulement pour l'amelioration de leurs conditions de vie mais pour celles du pays tout entier. Malheureusement, aujourd'hui, des forces etrangeres et les classes dominantes du pays se sont accaparees d'une frange de cette categorie sociale en vue d'accomplir leur sale besogne d'accumulation de richesses illicites. Elles ont donne naissance aux gangs dont la puissance croissante paralyse presque completement la situation du pays. Les motivativations de ces groupes sont le pouvoir, la criminalite, le viol, l'argent, etc. Les patrons de ces gangs, les traffiquants et certains commercants d'armes deviennent les grands beneficiaires de ces activites criminelles.  

Les puissances "amies" d'Haiti ont toujours agi dans le sens de leurs propres interets et non de ceux du pays. Ce comportement s'est manifeste durant les 220 ans d'independance du pays. La reconaissance de l'Independance du pays a  travers une dette qui s'evalue aujourd'hui a plusieurs milliards de dollars, les diverses interventions desastreuses, le support des dictatures, l'imposition de dirigeants incompetents et corrompus et du modele economique neo-liberal pesent lourd sur la gouvernance du pays. Ces puissances ont provoque la chute de la dictature des Duvalier en vue de l'emergence d'un systeme soi-disant democratique. Mais elles ont tout fait pour empecher l'emergence d'un systeme democratique qui ne soit pas a leur mesure. Le 16 Decembre 1990, le peuple haitien avait librement elu leur dirigeant dans la personne de l'ancien pretre du Saint-Jean Bosco, Jean-Bertrand Aristide. Quoi de plus democratique puisse realiser le peuple haitien par ce choix. Cet acte demontre la capacite du peuple haitien de choisr des dirigeants qui peuvent mener le pays a bon port. Ces memes puissances qui reclament la democratie pour Haiti renversent le gouvernement d'Aristide parce que ce dirigeant n'etait pas leur choix. Est-ce la de la democratie. quand ces puissances renversent des dirigeants qu'ils n'aiment pas? La dictature locale est donc remplacee par la dictature etrangere. Au lieu d'avoir un chef d'Etat qui "dicte" ce qui doit etre fait dans le pays ce sont plutot des puissances etrangeres qui dictent ce qui doit etre fait. 

Cet etat de pensees et du comportement des differentes composantes sociales et etatiques du pays aussi bien que celui des pays qualifies "amis" d'Haiti doit changer si on veut qu'un changement significatif se produise dans le pays. Ce changement de mentalite et de comportement necessite une prise de conscience de la part des differents acteurs concernes. Cependant on ne peut pas changer si on ne sait pas ce qu'il faut changer. Il faut donc debuter a la source c'est-a-dire au siege des pensees appele le mental relie au cerveau. Les composantes sociales concernees doivent changer les pensees nocives. Les pensees egoistes, d'accumulation de richesses personnelles au detriment de la majorite,. Elles doivent changer les pensees consistant a defendre les interets purement egoistes au detriment de ceux de la communaute. Il faut qu'elles renoncent a l'irresponsabilite, a la ruse, au mensonge, aux intrigues de toutes sortes. La mentalite d'incompetence doit aussi etre bannie. Le changgement de mentalite decoule de l'attachement a des valeurs spirituelles, morales et ethiques. il decoule aussi du patriotisme et du desir sincere de l'avenement du bien-etre total pour le peuple haitien. Elles doivent se rendre compte que le bien-etre personnel depend du bien-etre des autres. Il faut qu'elles se rendent compte que ce bien-etre reside dans l'exhibition personnelle dans la complaisance avec les mauvaises conditions de vie de la majorite de la population. Le choix de l'integrite n'est pas facile puisqu'il ne decoule pas du modele dominant. Ce dernier ne se repose pas sur la moralite mais sur l'hypocrisie, l'egoisme, la malhonnetete, la mechancete et les valeurs degradantes. L'hypocrisie est l'element dominant. Les classes dominantes, les puissances imperialistes pretendent defendre la democratie et prechent le respect des droits humains. Quand cette democratie et le respect des droits humains ne correspondent pas a la defense de leurs interets, elles sont les premieres a les fouler au pied.

Le changement reve par les Haitiens qui s'efforcent d'abord d'operer ce changement en eux-memes necessite des prealables. Un changement de gouvernement ne peut pas produire cette transformation.  Des elections generales ne le produiront certainement pas si le meme systeme est toujours maintenu en place. Le changement doit s'operer d'abord dans la mentalite par l'implantation de nouvelles pensees, de nouveaux comportements et le rejet de pensees et de comportements improductifs. Ce changement necessite un travail d'education et d'efforts personnels. Il necessite une determination a se transformer personnellement et socialement. Cette transformation ressemble a une renaissance psychique. On rejette les pensees et les modes de comportements dominants pour les remplacer par ceux vehiculant le changement. L'etre ancien et l'etre nouveau ne peuvent plus coexister. On ne doit pas etre a cheval entre ces deux etats. Il est imperatif de rejeter l'etat ancien. Ce travail d'education doit etre amorce par des groupes sociaux ou des individus qui se transformes eux-memes et qui se donnent la tache d'educationr pour les transformations sociales. Ce travail d'education doit etre permanent. C'est le travail de groupes sociaux, d'individus prepares en ce sens. Des secteurs et des individus imbus des valeurs et de la connaissance de cette transformation peuvent se donner la tache de faire ce travail d'education. On peut inclure les medias de communication, l'ecole, certaines organisations politiques et de la societe civile, l'eglise, des educateurs formels et informels, des membres de la famille, etc. Ce travail necessite le courage, la determination, la patience, la volonte. Il est necessaire car le pays ne peut plus rester dans cette situation ou l'irresponsabilite regne a tous les niveaux.